Les services des lévites
LES SERVICES DES LEVITES
TABLE DES MATIERES
3.2 Appel — Nombres 3:5 à 13.. 5
3.4 Sacrificateurs — Lévites — Nombre 18:1-7.. 6
4. Le service au désert — Nombres 4.. 7
4.1 Les Kehathites — Nomb. 3:27 à 32 ; 4:1 à 20.. 8
5. Purification et consécration — Nombres 8:5 à 22.. 13
6. Le service dans le temple 1 Chroniques 23:3-6 ; 24 à 32.. 15
6.1 L’œuvre de la maison de Dieu.. 15
6.3 Portiers — 1 Chroniques 26:1-19.. 17
6.4 Intendants — 26:20 à 28.. 17
6.5 Administrateurs et juges — v. 29 à 32.. 18
7. Histoire ultérieure et décadence.. 18
7.5 Le retour de la captivité.. 20
1. Aperçu des cinq livres de Moïse.. 24
1.2 Le livre du désert et les écrits de Pierre.. 24
2. Trois catégories : soldats, serviteurs et sacrificateurs. 26
2.3.3 La sacrificature et le culte.. 28
2.3.4 Les droits de Dieu sur la famille des Lévites et sacrificateurs. 29
2.3.5 L’appel des sacrificateurs et des Lévites. 30
2.3.6 Rôle des sacrificateurs. 30
3. Quelques caractères du service des Lévites. 31
3.1 Servir le Seigneur et servir l’assemblée.. 31
3.2 Importance et moyens des services. 31
3.3 Souffrances et peines du service.. 31
4. Quelques noms en rapport avec le service.. 32
4.2 « Chacun » : Diversité de services, services cachés. 33
5. Proportions de Lévites dans le peuple.. 33
1. Préface
Le service des Lévites pour la maison de Dieu nous parle du privilège et de la responsabilité qu’ont aujourd’hui tous les croyants de servir le Seigneur. Nous y chercherons une application plus particulière à la responsabilité progressive des jeunes frères d’employer pour le bien de l’assemblée ce qu’ils ont reçu du Seigneur. De plus, aujourd’hui — contrairement au temps de la loi — le service ne s’exerce pas seulement à l’égard du peuple de Dieu, mais la grâce s’étend au dehors par la diffusion de l’évangile. C’est le grand changement souligné par le Seigneur ressuscité dans ses dernières paroles aux disciples, changement que les Juifs, même croyants, ont eu tant de peine à accepter.
2. Division du sujet
Nous considérerons d’abord l’origine et l’appel des Lévites. Pourquoi et dans quel but étaient-ils mis à part.
Nous passerons ensuite à leur service dans le désert, tel qu’il incombait aux trois familles de Kehath, Guershon et Merari : chacune avait une tâche particulière en rapport avec le tabernacle.
Puis nous considérerons comment les Lévites étaient purifiés et consacrés avant de pouvoir remplir leurs fonctions.
Lorsque l’arche fut en repos à Jérusalem et notamment dans le temple, le service des Lévites changea ; il nous présente dès lors un autre aspect de la responsabilité particulière des frères dans le rassemblement.
Au travers des livres des Rois et des Chroniques, puis d’Esdras et de Néhémie, nous suivrons l’histoire des Lévites dont le nombre va toujours diminuant pour n’être plus qu’un résidu au temps de Malachie. À peine seront-ils mentionnés dans le Nouveau Testament.
3. Origine et appel
3.1 Origine
Au lit de mort de son père Jacob, Lévi, troisième fils de Léa, est chargé d’une malédiction (Gen. 49:5 à 7). Avec son frère Siméon, il avait, par trahison, massacré les hommes de Sichem (Gen. 34). Leur colère s’était déversée avec violence et cruauté sur une ville qui avait eu confiance en eux. Ne sommes-nous pas tous tels : méritant la malédiction divine, même si notre colère ou nos mensonges n’ont pas été si loin que ceux de Lévi et de Siméon ? Celui qui n’a pas réalisé dans sa conscience que vraiment il mérite le jugement de Dieu, ne peut devenir son serviteur ! Il lui faut d’abord connaître la repentance et la foi (Actes 20:21).
Dans «la bénédiction dont Moïse, homme de Dieu, bénit les fils d’Israël avant sa mort», nous trouvons un autre tableau ; l’attachement de Lévi aux paroles de l’Éternel et à son alliance appelle la bénédiction sur la tribu (Deut. 33:8 à 11). Cette fidélité des Lévites s’était marquée au jour tragique du veau d’or ; Moïse, descendu du Sinaï, ayant brisé les tables de la loi, avait fait retentir dans le camp l’appel décisif : «À moi, quiconque est pour l’Éternel !» (Ex. 32:26 à 29). Seuls les fils de Lévi s’étaient rassemblés autour de lui ; comme jadis leur père, ils avaient sorti leur glaive, non pas cette fois pour assouvir leur propre colère, mais afin d’exécuter le terrible jugement de Dieu. Passant à travers le camp, ils avaient dû mettre à mort tous ceux qu’ils rencontraient : frères, compagnons, amis : ce jour-là, trois mille hommes d’Israël tombèrent.
Fidèle encore sera Phinées, descendant de Lévi lui aussi, qui transpercera un prince de Siméon lors de l’iniquité de Péor (Nomb. 25:7, 14). La tribu de Siméon fut alors décimée par la plaie ; à la fin du désert, elle sera l’une des moins nombreuses, et recevra en conséquence un petit héritage en Canaan, tout au sud du pays, aux confins du désert.
3.2 Appel — Nombres 3:5 à 13
Les premiers-nés d’Israël avaient été, en Égypte, épargnés du jugement de Dieu, à cause du sang de l’agneau mis sur les poteaux et les linteaux des portes. Rachetés à prix, ils étaient mis à part pour Dieu et lui appartenaient d’une façon particulière (v. 13).
Cependant, au lieu de prendre les premiers-nés des fils d’Israël pour le service de la tente d’assignation, l’Éternel choisit, à leur place, les Lévites (v. 12). Puis les Lévites, ainsi substitués aux premiers-nés, étaient entièrement donnés à Aaron et à ses fils pour leur service (v. 9).
N’en est-il pas de même des enfants de Dieu aujourd’hui ? Rachetés par le sang de Christ, ils appartiennent au Seigneur — «vous n’êtes pas à vous-mêmes, car vous avez été achetés à prix» (1 Cor. 6:20) — et doivent Lui être entièrement dévoués pour son service. Donnés au Fils par l’amour du Père (Jean 17:6), ils se donnent eux-mêmes au Seigneur (2 Cor. 8:15).
La tribu de Lévi devait «approcher» et «se tenir» devant Aaron (Nomb. 5:6). Les Lévites devaient en outre camper autour du tabernacle (1:50). Si le ressort du service est l’amour pour le Seigneur dans la conscience d’avoir été racheté par lui et de lui appartenir, aucun service ne peut être fructueux s’il n’est accompli dans le sentiment de sa présence et en communion avec lui. Il nous est dit d’hommes des anciens temps : «Ils habitaient là, auprès du Roi, pour ses travaux» (1 Chron. 4:23). En restant près du Seigneur, en marchant avec lui, nous serons à sa disposition lorsqu’il nous appellera ; on apprendra aussi, comme il est dit dans le Cantique (1:8), à «paître les chevreaux près des habitations des bergers». Au Psaume 65:4, nous lisons : «Bienheureux celui que tu as choisi et que tu fais approcher : il habitera tes parvis. Nous serons rassasiés du bien de ta maison, de ton saint temple». Jamais le prophète Élie n’aurait eu la puissance dont il était revêtu, s’il n’avait été caractérisé dans toute son histoire par l’expression : «L’Éternel devant qui je me tiens» (1 Rois 17:1, etc.).
Les Lévites étaient au service d’Aaron, type de Christ ; au service de toute l’assemblée, «pour faire le service du tabernacle» (Nomb. 3:7). Leur activité était en faveur de l’assemblée, se déployait en rapport avec la maison de Dieu, mais avant toutes choses, ils étaient aux ordres d’Aaron lui-même. Quels que soient les objets de notre activité, elle doit avoir le Seigneur pour maître et pour but. «Notre service ne vaut absolument rien s’il ne se lie, dans ses détails, à notre communion avec le Seigneur et à la sacrificature, c’est-à-dire à Christ dans les lieux célestes dans la présence de Dieu pour nous» (J.N.D.). Les tâches des Lévites étaient diverses, mais ils avaient tous le même maître : unité fraternelle et diversité dans le service, sous le même Seigneur et par le même Esprit.
3.3 Âge — Nombres 3:14 à 16 ; 8:23 à 26 ; 4:3
À l’âge d’un mois, les Lévites étaient dénombrés ; les autres Israélites ne l’étaient qu’à vingt ans. N’est-ce pas dès sa conversion que Dieu met à part un jeune croyant en vue du service qu’Il va lui confier ? Ainsi parle le Seigneur à Ananias à propos de Paul en Actes 9:15. De même la vocation de Timothée avait été annoncée bien avant qu’il entrât dans le service actif (1 Tim. 1:18).
Mais si Dieu a «son plan», il faut le plus souvent bien des années de formation jusqu’au début du service effectif. À l’âge de vingt-cinq ans, les jeunes Lévites entraient en service à la tente d’assignation (8:24). Ils n’étaient pas encore mûrs pour porter le tabernacle, mais pouvaient commencer à y travailler. Cet «apprentissage» était nécessaire pour les rendre aptes, à trente ans, à entrer dans le labeur de leur charge (4:3). Un jeune frère commencera à être utile dans l’assemblée et dans le service du Seigneur, selon qu’Il l’y conduira, dans une mesure d’abord limitée — réunion de prière, questions dans les réunions d’étude, visites aux malades, école du dimanche, diffusion de l’évangile, etc. Petit à petit, gagnant en expérience et en maturité, il pourra être pleinement employé par le Seigneur pour le bien des siens, et exercer, au milieu d’eux, ou au-dehors, un ministère sur lequel Il mettra son sceau. Mais si «à vingt-cinq ans», on reste inactif, ce n’est pas à «trente ans» que l’on sera à même d’accomplir ce à quoi le Seigneur nous destine. (À noter que ces limites d’âge valaient pour les Lévites ; de nos jours, elles ont une valeur spirituelle, indiquant simplement un développement dans les choses de Dieu qui n’est pas lié, loin de là, à l’âge physique. De même aujourd’hui, des serviteurs consacrent tout leur temps à l’œuvre du Seigneur, tandis que d’autres, tout en exerçant leur profession, peuvent parallèlement accomplir un service béni.)
À cinquante ans, le Lévite se retirait du service actif (8:25), mais il ne devenait pas inutile ; il passait en quelque sorte sur un plan supérieur pour «s’employer avec ses frères à la tente d’assignation, pour garder ce qui doit être gardé». Trois pensées semblent découler de cet âge de cinquante ans. Pour le ministère actif dans l’assemblée, il faut pleine maturité et force spirituelles ; il peut hélas survenir un déclin — jamais nécessaire ! — qui restreigne dans une mesure l’activité. D’un autre côté, la limite de cinquante ans nous rappelle que le service ne dure pas toujours, il n’est que pour un temps, et peut être arrêté par la maladie ou par la mort, et le sera par le retour du Seigneur. Les occasions ne reviennent pas ; et si, lorsque l’Esprit pousse à agir, on néglige de le faire, la perte reste. Enfin, même si spirituellement il n’y a pas déclin, il peut y avoir une diminution physique des forces, de la santé, des facultés. Un serviteur du Seigneur, avancé en âge, ne pourra plus déployer la même activité qu’autrefois, mais combien seront encore précieux son intérêt, sa sollicitude pour l’assemblée ; il contribuera avec ses frères à «garder ce qui doit être gardé», intercédant aussi pour tout le troupeau. Ce ne sera certes pas le côté le moins utile d’un service que l’expérience a enrichi, pour conseils et directions.
Lors du dénombrement des premiers-nés (3:40), il s’en trouva un plus grand nombre que de Lévites (v. 46). En ce temps déjà, le nombre des rachetés dépassait celui des serviteurs ! Qu’en est-il aujourd’hui ? Les serviteurs du Seigneur seraient-ils tellement surchargés et sollicités de tous côtés, si tous les rachetés qu’«à l’âge d’un mois», Dieu avait en vue pour son service, avaient bien voulu à vingt-cinq et à trente ans répondre à son appel !
Les princes des Lévites étaient dénombrés avec leurs frères ; ils ne s’élevaient pas au-dessus d’eux, et servaient avec eux sous la direction des sacrificateurs (3:24 ; 4:28). Combien cela est regrettable lorsque parmi le peuple de Dieu, selon l’expression de l’Ecclésiaste (10:7), «des serviteurs sont sur des chevaux» ! Ne conservons-nous pas au contraire le souvenir de «princes» parmi nous, aujourd’hui auprès du Seigneur, qui ont «marché sur la terre comme des serviteurs» ? — «Lequel est le plus grand, celui qui est à table ou celui qui sert ? Or moi je suis au milieu de vous comme celui qui sert» (Luc 22:27).
3.4 Sacrificateurs — Lévites — Nombre 18:1-7
Seuls les sacrificateurs pouvaient s’approcher de l’autel et entrer dans le lieu saint au-dedans du voile (18:7). Les Lévites étaient adjoints aux sacrificateurs (le mot «Lévi» veut dire «attaché, adjoint», voir Genèse 29:34) pour tout le service de la tente d’assignation (v. 3).
Aujourd’hui tous les croyants sont sacrificateurs, selon 1 Pierre 2 ; ils apportent à Dieu les sacrifices spirituels, le fruit des lèvres qui bénissent son nom ; par la foi, les adorateurs entrent dans le sanctuaire pour présenter au Père le culte qu’Il désire (Jean 4:23).
Sous un autre aspect, tous les rachetés du Seigneur sont aussi appelés à être Lévites. Il en conduira quelques-uns à consacrer tout leur temps et leurs efforts à Son oeuvre, dans le service de l’assemblée ou de l’évangile. La plupart des autres continueront leur travail journalier et auront à cœur de consacrer une part de leurs loisirs et de leurs forces au service du Seigneur pour le bien des siens et l’appel des âmes perdues. «À chacun de nous, la grâce a été donnée selon la mesure du don de Christ» (Éph. 4:7). Remarquons-le : c’est à chacun que la grâce est donnée ; mais, d’autre part, il y a une «mesure». Il s’agit de discerner ce que le Seigneur nous a confié et dans quelle sphère nous avons à agir (2 Cor. 10:13 à 16). Imiter autrui, ou empiéter sur la sphère d’activité que le Seigneur lui a confiée, ou pire encore, par esprit de rivalité ou de jalousie, troubler son service, n’est que source de malheurs parmi le peuple de Dieu.
3.5 Héritage et Dîmes
Entièrement donnés à Aaron, les Lévites consacraient tout leur temps au tabernacle. Lors du partage du pays, ils n’auraient pas d’héritage, car l’Éternel lui-même était leur part et leur héritage au milieu des fils d’Israël. Pour qu’il soit pourvu à leurs besoins matériels, les Israélites devaient leur donner la dîme des récoltes (Nomb. 18:20 à 24).
Le Maître seul peut appeler l’un des siens à se consacrer entièrement à Son œuvre ; mais la responsabilité incombe aux frères de pourvoir dans la dépendance du Seigneur aux besoins des serviteurs. Chacun de nous a-t-il répondu dans ce domaine à la pensée de Dieu ? Ou d’aucuns n’ont-ils pas été indirectement une entrave à l’œuvre, en négligeant de donner «la dîme» que le Seigneur demande pour ses serviteurs ? Bien entendu, aujourd’hui le principe divin n’est pas de donner exactement un dixième de son revenu — le fait-on même ? — mais tout ce que nous possédons n’est qu’une administration que le Seigneur nous a confiée dont il importe de discerner devant Lui la proportion que nous gardons pour nous-mêmes !
4. Le service au désert — Nombres 4
Le principal service des Lévites au désert était de transporter le tabernacle. En ligne générale, les Kehathites portaient le sanctuaire et l’autel d’airain ; les Guershonites avaient la charge de la partie textile et les Merarites, de toute la structure solide.
Le tabernacle nous parle, d’une part, de la manifestation de Dieu en Christ ; d’autre part, de la maison de Dieu où il veut habiter sur la terre, telle qu’elle est aujourd’hui composée de tous les croyants. Les objets du sanctuaire : l’arche, la table des pains de proposition, le chandelier, l’autel d’or, ainsi que l’autel d’airain représentent Christ. Les tapis et les couvertures sont plutôt un type de la maison de Dieu et des caractères qu’ont à revêtir les rachetés, reflétant ceux du Seigneur lui-même ; la partie solide du tabernacle : les bases, les ais, les pieux, nous présente la structure fondamentale de cette maison fondée sur la rédemption.
«Porter» le tabernacle à travers le désert, n’est-ce pas aujourd’hui, par le ministère oral et écrit de la Parole et par le témoignage de la vie pratique, maintenir intact et vivant pour le peuple de Dieu, l’enseignement relatif à la personne et à l’œuvre de Christ, et à l’assemblée ?
Sans les Lévites portant le tabernacle, le peuple n’aurait pu poursuivre sa route. Les trois familles devaient collaborer pour que l’édifice soit toujours complet. Rien ne devait être oublié ou endommagé.
Ce n’était pas les princes des Lévites qui dirigeaient leur activité ; le «prince des princes» (3:32), Eléazar, fils d’Aaron, était établi sur ceux qui avaient la charge du lieu saint : les Kehathites ; Ithamar dirigeait les mouvements des Guershonites et des Merarites (4:28, 33). Autrement dit, les Lévites étaient sous la dépendance des sacrificateurs.
«Un ministère digne de ce nom, doit être rendu au Seigneur ; il doit prendre une position d’humilité, de petitesse et d’infériorité à l’égard de la famille sacerdotale, qui comprend aujourd’hui tous les croyants, et ne doit pas être exercé par des hommes qui domineraient sur des héritages considérés par eux comme leur appartenant» (1 Pier. 5:3) (H. R.).
Dans le tabernacle, les sacrificateurs exerçaient le service envers Dieu, c’est-à-dire le culte. Ils devaient eux-mêmes envelopper de diverses couvertures les objets du sanctuaire et l’autel d’airain pour que les Lévites les portent. Entre deux étapes, la responsabilité incombait donc aux Lévites de maintenir le tabernacle intact et prêt pour la halte suivante. Il était alors dressé et le culte à nouveau rendu à Dieu. Aujourd’hui, toute l’assemblée rend le culte au Seigneur ; le ministère proprement dit (nous ne parlons pas de la lecture de passages appropriés de la Parole au cours du culte), n’y a pas de place (encore que quelques mots dans la dépendance de l’Esprit à la fin du culte, en rapport avec l’adoration, la personne et l’œuvre de Christ soient souvent à propos) ; mais d’un culte à l’autre, il est nécessaire que les saints soient formés par le ministère, apprennent à mieux connaître le Seigneur et à le refléter dans leur marche et leur témoignage ; ainsi les cœurs seront préparés pour le culte suivant. S’il y a ministère sans culte, on ne rend pas à Dieu, au Père, ce qu’il recherche. Mais s’il y a culte sans ministère (sous les trois aspects que nous allons voir en détail), le niveau du culte baissera certainement, et l’intelligence spirituelle de ceux qui le rendent s’en ressentira.
Aaron et ses fils plaçaient les Lévites «chacun à son service et à son fardeau» (4:19, 49). Il y a tout ensemble sphère d’activité et poids de responsabilité. Nul ne saurait avoir à cœur les intérêts du Seigneur dans Son œuvre, sans ressentir le «fardeau» qui s’y rattache. Mais personne ne devrait se charger seul de la totalité ! Chacun avait et son service et son fardeau. Il ne s’agit pas de choisir soi-même l’activité que l’on veut exercer pour le Seigneur ; mais il importe de reconnaître, de discerner à quelle «famille» de Lévites nous appartenons, quelle sphère le Seigneur nous a dévolue (elle peut changer à travers les étapes du désert !), quel service et quel fardeau Il veut nous confier.
Les Lévites étaient très nombreux en comparaison du volume et du poids à transporter ; huit mille cinq cent quatre-vingt avaient plus de trente, et moins de cinquante ans (v. 48) ; personne n’était surchargé ; chacun accomplissait sa tâche et sans doute pouvaient-ils se relayer fréquemment dans le transport. Pourquoi les serviteurs du Seigneur sont-ils en général aujourd’hui si chargés ? Serait-ce que le nombre des Lévites — comme nous le verrons au temps d’Esdras et de Néhémie — a considérablement diminué ? Plus d’un racheté du Seigneur ne discerne pas, ou même refuse, le service et le fardeau que son Maître lui a dévolus. Les âmes ne sont pas cherchées, ne sont pas nourries ; les saints ne sont pas enseignés, exhortés, consolés ; le témoignage pratique de séparation et de dévouement s’en ressent ; la vie de Christ n’est pas vécue dans les siens. «Il ne vaut pas la peine de vivre, si ce n’est pour servir le Seigneur», écrivait un jeune croyant que peu après le Seigneur devait reprendre auprès de Lui ; pourtant, des quelques années pendant lesquelles il l’avait servi, il restait certainement du fruit à Sa gloire.
4.1 Les Kehathites — Nomb. 3:27 à 32 ; 4:1 à 20
Les Kehathites avaient la charge du sanctuaire : «c’est une chose très sainte» (4:4).
Les objets du sanctuaire nous parlent de la révélation de Dieu en Christ. Les couvertures qui les revêtaient indiquent l’état pratique qui, dans la marche, doit correspondre à l’objet porté. Pour l’arche, le drap de bleu — le caractère céleste — était à l’extérieur : c’est la marche de Christ lui-même. Pour tous les autres objets, le drap de bleu, s’il y en avait un, était placé à l’intérieur ; mais à l’extérieur se trouvait la peau de taissons, «cette sainteté pratique et vigilante ici-bas, qui se garde du mal qu’on peut contracter en traversant le désert» (J.N.D.). Telle doit être la marche des chrétiens.
Les Kehathites portaient sur l’épaule (7:9). Il y fallait toute la force, toute l’énergie du serviteur : ils ne portaient pas «du bout du doigt» ! Avoir charge du ministère relatif à la personne et à l’œuvre de Christ, est une chose de la plus haute importance, qui demande tout notre cœur, toute notre attention, toute notre intelligence spirituelle. L’arche, ni les autres objets, ne pouvaient être portés par un seul homme ; plusieurs devaient marcher ensemble, à la même cadence, dans le même chemin. Aucun ne devait être d’une taille plus grande que ses frères, les dominer : tout en aurait été compromis. Pas de hiérarchie non plus. D’un même pas, les Kehathites poursuivaient leur course à travers le désert, portant avec soin et persévérance, le fardeau précieux et très saint qui leur avait été confié.
J.N.D. écrivait à un frère découragé d’une assemblée locale, de persévérer dans son service «ministering patiently Christ». Ce qui, approximativement traduit en français, veut dire : Présentant patiemment Christ. Y aurait-il service plus efficace : avec patience, avec révérence, avec amour, présenter la personne du Seigneur. Tous les Lévites n’étaient pas Kehathites ; le Seigneur a certainement confié plus particulièrement à certains de ses serviteurs ce ministère de Christ. Plusieurs d’entre nous auront lu la brochure de J.G.B. : «La gloire morale du Seigneur Jésus Christ». Ou «Le Fils de Dieu», du même auteur. Bien des croyants, des jeunes aussi, ont été soutenus dans l’épreuve, restaurés dans leurs âmes, fortifiés pour la route, en considérant, à travers ce ministère écrit, cette «gloire d’un Fils unique comme de la part du Père». Un frère âgé parlant de la visite d’un jeune frère de passage dans l’assemblée locale, nous disait récemment : «Il nous a parlé du Seigneur ; il a réchauffé nos cœurs».
L’arche, trône de Dieu au milieu de son peuple, symbole de sa sainteté et de sa justice, présence de Dieu en Christ, était recouverte du voile qui séparait le lieu saint du lieu très saint. «Le voile, c’est-à-dire sa chair» (Hébr. 10:21) nous parle de l’humanité parfaite du Seigneur Jésus. Lorsque le camp partait, les sacrificateurs démontaient le voile et en couvraient l’arche (Nomb. 4:5). Ni eux, ni surtout les Lévites, ne devaient la voir (v. 20). Ceux qui plus tard ont voulu la toucher, ou y regarder, sont morts. Avec quelle révérence ne devons-nous pas nous approcher de tout ce qui touche à la personne même du Seigneur, vrai Dieu et vrai homme. «En lui toute la plénitude s’est plu à habiter» — habiter en qui ? En un homme qui, fatigué de sa journée, dormait à la poupe de la nacelle, dans la tempête, mais qui bientôt, étant Dieu, va se lever et calmer le vent et les flots ; en un homme qui pleurait avec ceux qui pleurent au tombeau de Lazare ; mais qui, Fils de Dieu, déployait l’instant d’après toute sa puissance en ressuscitant celui qui depuis quatre jours gisait dans le sépulcre.
Le voile était recouvert d’une peau de taisons : vigilance et séparation intérieures de Christ dans toute sa marche au milieu d’un monde souillé, dont le chef «n’avait rien en Lui». À l’extérieur venait le drap de bleu, caractère de celui qui, descendu du ciel, passait au travers de ce monde comme l’étranger céleste.
La table des pains de proposition, avec le pain continuel sur elle, nous parle de Christ présentant son peuple devant Dieu dans le sanctuaire. Elle était recouverte d’un drap de bleu, caractère céleste des saints en Christ, qu’ils doivent intérieurement toujours conserver, mais non point afficher ! Puis venaient les ustensiles, figures peut-être des saints comme serviteurs pour Dieu. Service plein de distinction et d’une gloire qui, quoique sur la terre, vient de Dieu et remonte vers Lui, représentée, pourrait-on le penser, par le drap écarlate qui les recouvrait. Mais à l’extérieur venait la peau de taisons, la vigilance et la sainteté pratiques, indispensables dans la marche, pour que puisse s’accomplir, selon Dieu, le ministère qui présente les rachetés en Christ «rendus agréables dans le Bien-aimé».
Le chandelier, l’autel d’or, les ustensiles du service étaient, chacun à leur tour, enveloppés d’un drap de bleu et recouverts de la peau de taisons. Christ la lumière ; le Saint Esprit en lui et dans les croyants ; Christ le souverain sacrificateur qui présente à Dieu nos saintes offrandes ; nous-mêmes comme adorateurs faisant monter vers Dieu le parfum de ses perfections ; le service du sanctuaire dans ses divers aspects ; — tout cela doit être présenté et vécu en ce monde (enseignement et marche qui l’accompagne) par les «Kehathites» actuels que le Seigneur a qualifiés pour cela.
Enfin l’autel d’airain, après que les cendres en avaient été ôtées, devait être recouvert d’un drap de pourpre. Les cendres nous parlent d’une offrande consumée, d’une œuvre accomplie, d’une Victime qui a souffert. Mais si les souffrances devaient être la part du Christ, les gloires ont suivi : sur l’autel était placé le drap de pourpre, emblème de la gloire universelle qu’a reçue Celui qui s’est abaissé jusqu’à la mort. Puis venaient tous les ustensiles et par-dessus la couverture de peau de taisons. Combien importe ce ministère qui présente l’œuvre parfaite de Christ à la croix, ses souffrances, son abandon, sa mort. Mais aussi, sa gloire : «Ayant fait par lui-même la purification des péchés, il s’est assis à la droite de la majesté dans les hauts lieux» (Hébr. 1:3). «Dieu l’a ressuscité et lui a donné la gloire» (1 Pi. 1:21). «Dieu l’a haut élevé et lui a donné un nom au-dessus de tout nom, afin qu’au nom de Jésus se ploie tout genou» (Phil. 2:9, 10).
La cuve d’airain n’est pas mentionnée ici. «La cuve ne représentait pas une manifestation de Dieu dont l’efficace se reproduit dans la vie chrétienne ou dans la gloire de Christ ; mais un moyen pour la purification de l’homme» (J.N.D.). En effet dans la description du tabernacle, il n’est tout d’abord pas parlé de la cuve : Dieu se révèle premièrement en Christ ; ensuite vient le sujet de l’accès de l’homme au sanctuaire : pour que le sacrificateur puisse pénétrer dans le lieu saint, il faut qu’il se lave les mains et les pieds. Tout ce que portaient les Kehathites parle de la manifestation de Dieu en Christ et non du chemin de l’homme vers lui. Une fois de plus nous voyons comment le Saint Esprit a veillé au sens profond de la Parole et en a merveilleusement ordonné les parties.
Dans l’histoire subséquente du désert, lors de la traversée du Jourdain, pendant la conquête de Canaan, il ne sera plus question, parmi les objets transportés par les Kehathites, que de l’arche. Au Jourdain et à Jéricho, elle sera même portée par les sacrificateurs. Il semble que tout en ayant attiré notre attention sur les diverses manifestations de Dieu en Christ, l’Esprit veuille concentrer nos regards sur sa personne même, représentée par cette arche recouverte de bleu, qui, au désert, avait marché à la tête ou au centre du peuple, puis lui avait ouvert le chemin à travers le fleuve de la mort et donné la victoire.
À toi, Jésus, nul n’est semblable,
Car toi seul es la vérité.
Tout, dans ta Personne adorable,
Est amour, grandeur et beauté.
4.2 Les Guershonites — Nombres 4:21 à 28
Les Guershonites portaient la partie «textile» du tabernacle (à l’exception du voile du lieu très saint) : les tapis, la tente, les couvertures et le rideau d’entrée du sanctuaire ; puis ils avaient la charge des tentures du parvis et du rideau qui y donnait accès.
Le rideau du lieu saint nous parle de Christ dans son humanité. Il était tissé de bleu, de pourpre, d’écarlate et de fin coton retors, en ouvrage de brodeur, mais sans chérubins. Les dix tapis qui formaient le tabernacle lui-même, recouvrant les ais, étaient faits des mêmes matériaux, parmi lesquels le fin coton occupe la première place. Ils sont, entre autres, une figure des croyants qui, unis ensemble par le Saint Esprit, forment la maison de Dieu.
Par-dessus les dix tapis venaient onze tapis de poil de chèvre, un peu plus longs que les premiers, recouvrant le tout : figure de la séparation de toute influence et souillure extérieures, que doivent garder ceux qui composent la maison de Dieu.
Mais la séparation n’est pas tout, elle conduirait toute seule au légalisme. Par-dessus la tente de poil de chèvre venait la couverture de peaux de béliers teintes en rouge. Le bélier était l’offrande de consécration ; le rouge nous parle du sang : dévouement de Christ jusqu’à la mort, que les rachetés ont en quelque mesure à imiter.
Puis à l’extérieur se trouvait la couverture de peaux de taisons, couleur de terre, sans apparence : tels doivent être les chrétiens, tel fut leur Maître.
Les Guershonites transportaient, à travers le désert, ces quatre couvertures, figure du ministère et des exercices personnels qui tendent à former les saints à refléter Christ. En première ligne, c’est en le considérant que nous reproduisons son image ; mais vient aussi le côté de l’exhortation, de la répréhension, de la mise en garde, qui amène les saints à revêtir les caractères moraux qui conviennent à la maison de Dieu.
Les beaux tapis n’apparaissaient que dans le sanctuaire. C’est là, dans la présence de Dieu seulement, que les croyants sont vus en Christ, revêtus de ses mérites, partageant sa gloire. À l’extérieur on ne voyait que les peaux de taisons. Les deux autres couvertures, le poil de chèvre et les peaux de béliers se trouvaient entre deux. En effet la séparation est intérieure, de cœur (Daniel arrêta dans son cœur qu’il ne se souillerait pas). Et le dévouement ne doit pas être affiché ou bruyant, mais découle de la communion de l’âme qui aime son Seigneur.
Les quatre choses sont liées. La séparation du mal sans dévouement de cœur conduit au légalisme, à l’hypocrisie, au pharisaïsme. Le dévouement sans séparation, sans humilité, tourne à la philanthropie «pour être vu des hommes». Si l’on ne pense qu’à la couverture extérieure et aux «devoirs» qu’impliquent les autres, on est découragé ; il faut aussi considérer les tapis intérieurs : les rachetés tels qu’ils sont vus dans le sanctuaire. Mais se contenter de proclamer ce que nous sommes en Christ et ne pas marcher dans la séparation et l’humilité, mène à la ruine.
Les femmes intelligentes que leur cœur y avait portées, avaient filé dans leur tente, les unes le bleu, la pourpre, l’écarlate et le fin coton, et d’autres le poil de chèvre. C’est dans le cercle de la famille que sont formés les cœurs qui feront partie de la maison de Dieu. S’il n’y a pas séparation pratique du monde dans la famille, elle fera aussi défaut dans l’assemblée. Leur travail accompli, les femmes apportaient leurs fils au tabernacle. Ils étaient tissés pour former les tapis et la tente. Dorénavant elles ne les verraient plus, mais elles auraient l’assurance dans leurs cœurs que les matériaux filés avec tant de soin avaient contribués à l’édification de la maison de Dieu. Encouragement précieux pour les mères chrétiennes et pour tous ceux qui s’occupent des enfants et de la jeunesse.
Les Guershonites transportaient aussi les tentures de l’enceinte extérieure du tabernacle. La longueur de ces tentures, hautes de cinq coudées, était égale à celle qu’auraient eue les tapis mis bout à bout : le témoignage extérieur doit correspondre à la vie intérieure ! Ces tentures étaient blanches : aucune souillure ne devait pénétrer dans l’enceinte ; d’autre part, le témoignage extérieur du croyant doit être marqué de la justice pratique.
Combien est important le ministère qui développera chez les enfants de Dieu ces divers caractères moraux, soit en rapport avec le sanctuaire, soit avec la vie et le témoignage extérieurs. Nous le trouvons dans plusieurs épîtres, comme les Éphésiens, la seconde partie des Colossiens, les Thessaloniciens, les Philippiens et d’autres encore. «Perfectionnez-vous», dira l’apôtre aux Corinthiens ; que la vie de Christ soit toujours mieux manifestée en vous. Les familles des Guershonites avaient été choisies «pour servir et pour porter» (v. 24). C’est un labeur, une charge, que d’accomplir fidèlement ce ministère et de vivre ces exercices, qui amèneront à la manifestation des caractères de Christ dans les saints. Tâche des mères de famille... et des pères aussi ; travail des pasteurs du troupeau.
4.3 Les Merarites — Nombres 4:29 à 33
Les Merarites transportaient à travers le désert l’ossature même du tabernacle : les ais et leurs traverses, les piliers, les bases du sanctuaire ; les piliers du parvis, leurs bases, leurs pieux et leurs cordages.
Sans les bases, les ais n’auraient pu se tenir debout. Sans les ais bien unis ensemble, il n’y aurait pas eu de support pour les tapis, la tente et les couvertures. Sans les piliers du parvis, les tentures blanches auraient traîné au sol. Et sans les bases d’airain sous les piliers, tout se serait écroulé.
Il y a, en rapport avec la vie chrétienne et la maison de Dieu sur la terre, un enseignement fondamental, doctrinal, qui produit chez les jeunes croyants une «bonne constitution». Sans doute faut-il donner du lait aux petits enfants en Christ ; mais il s’agit de croître et d’être apte à recevoir de la viande.
Les enfants en grandissant posent des questions à leurs parents. «Que signifient pour vous ces pierres ?» (Jos. 4:6). À propos de la Pâque : «Que signifie pour vous ce service ?» (Ex. 12:26). Privilège des parents de répondre clairement, selon que l’enfant ou le jeune peut le saisir, de façon à former progressivement cette structure qui soutiendra l’édifice de leur foi. Si les croyants individuellement, ou les assemblées locales, ne sont pas établis et fondés dans la vérité, ils ne seront plus que «de petits enfants ballottés et emportés çà et là par tout vent de doctrine» (Éph. 4:14).
Aucun des nombreux objets transportés par les Merarites ne devait être oublié : «Vous leur compterez, en les désignant par nom, les objets qu’ils auront à charge de porter». Ithamar, fils d’Aaron le sacrificateur, en avait la haute charge ; on peut penser aussi que les Lévites, qui avaient dépassé l’âge de cinquante ans et ne portaient plus, s’employaient, aussi dans ce cas-là, à «garder ce qui doit être gardé». Figure de ceux que, peut-être, l’âge et les infirmités entravent dans le service actif, mais qui ont à cœur que rien ne soit perdu des vérités précieuses et fondamentales reçues par la Parole, afin que, dans le ministère de ceux qui les suivent, elles continuent à être mises en valeur, chacune à sa place. Une telle recommandation n’est pas donnée aux Kehathites, qui n’auraient pas oublié le chandelier ou la table ; mais un Merarites aurait pu laisser de côté, ou perdre en route, un pilier ou un cordage ! Chaque objet, chaque vérité fondamentale, fait partie d’un tout. Essentielle pour que le tout soit complet ; inutile toute seule.
Pour faciliter le transport des parties du tabernacle qui leur incombaient, les Guershonites et les Merarites disposaient des chariots que les princes des douze tribus leur avaient fournis (Nomb. 7:3-9). Nous pourrions y voir l’aide matérielle que ceux qui bénéficient du ministère ont à fournir aux frères qui l’exercent : «Que celui qui est enseigné dans la parole fasse participer à tous les biens temporels celui qui enseigne» (Gal. 6:6). Pas seulement la dîme, mais l’hospitalité, la détente, l’assistance pour les déplacements, les facilités diverses que chacun de nous peut apporter aux serviteurs du Seigneur, soit lors de leur service actif, soit quand l’âge aura ralenti leurs pas !
Sans le service des Merarites, pas de tabernacle dressé, pas de structure, pas de fondements. Sans le service des Guershonites, pas de couvertures, pas de tentures, un édifice incomplet, nu et dur. Sans le service des Kehathites, pas de culte, pas de présence divine ! Les fonctions des trois familles étaient aussi indispensables les unes que les autres. Telle est la conclusion de notre chapitre : «On les dénombra... chacun selon son service et selon son fardeau» (v. 49). Pas de rivalité, pas d’empiètement de l’un sur l’autre, pas de jalousie qui dénigre, mais chacun à sa place, coopérant, se relayant dans les longues étapes, toujours sous la direction des sacrificateurs et l’autorité suprême d’Aaron.
Quand le camp s’ébranlait (Nomb. 10:12-21), la nuée donnait le signal du départ, les trompettes retentissaient, puis trois tribus se mettaient en marche. On démontait le tabernacle et les fils de Guershon et les fils de Mérari partaient à leur tour. Puis trois autres tribus suivaient, et les Kehathites partaient, portant le sanctuaire. En attendant leur arrivée, on dressait le tabernacle. Pour que le culte puisse être rendu, il faut que la maison de Dieu soit établie sur ses bases, au moins ce qui en est l’expression. Il y faut la séparation du monde et le témoignage pratique. Alors étaient amenés les objets du sanctuaire : les Lévites ayant achevé leur travail, les sacrificateurs pouvaient à nouveau remplir leur office, et faire monter devant Dieu la fumée de l’holocauste continuel et l’encens saint à l’autel d’or.
Sans doute chacun de ces trois genres de ministère : la doctrine fondamentale, la formation des caractères de Christ dans les saints, la présentation de Sa personne, n’est-il pas l’apanage exclusif d’un serviteur particulier. Pourtant tel serviteur du Seigneur sera marqué plus par l’un que par l’autre ; les épîtres distinguent entre les dons de docteur, de pasteur, de prophète. Mais qu’ils soient exercés par une ou plusieurs personnes, les trois caractères de ce ministère sont essentiels, dans toutes leurs parties et leurs détails, pour le bien de l’ensemble. Et tout dépend du chef, le Christ «duquel tout le corps bien ajusté et lié ensemble par chaque jointure du fournissement, produit, selon l’opération de chaque partie dans sa mesure, l’accroissement du corps pour l’édification de lui-même en amour» (Éph. 4:16).
5. Purification et consécration — Nombres 8:5 à 22
Contrairement à ce que nous aurions peut-être pensé, la Parole nous présente la purification et la consécration des Lévites après nous en avoir décrit le service, et non avant. C’est que le service appartient au Seigneur ; il y appelle qui il veut. En Actes 20:24, Paul dit : «Pourvu que j’achève ma course et le service».
Au début de notre chapitre brille la lumière du chandelier, montrant que la purification des Lévites doit avoir lieu en laissant la lumière divine éclairer les motifs intérieurs du coeur comme aussi les actes.
Il ne s’agit pas ici de conversion, mais de préparation morale indispensable pour le service. Dans la Parole, préparation intérieure et formation se retrouvent dans la vie de plus d’un serviteur de Dieu. Lors de sa conversion, Paul était déjà désigné pour porter le nom du Seigneur devant les nations ; mais bien des années se sont écoulées jusqu’à ce que Barnabas aille le chercher à Tarse pour l’amener à Antioche où ils enseignèrent dans l’assemblée (Paul était alors un jeune lévite de «vingt-cinq ans» !). Après une période à Antioche, l’Esprit Saint met à part Barnabas et Saul pour l’œuvre à laquelle il les avait appelés (Actes 13:2). Paul entrait alors dans le plein service d’un lévite âgé de trente ans. Avant d’accomplir l’oeuvre pour laquelle Dieu l’avait préparé, Moise est longuement formé, si bien qu’il dépasse l’âge de la vigueur humaine fixé dans son psaume 90 à quatre-vingts ans. Toute la force d’en haut était nécessaire pour qu’il pût suffire à sa tâche. Un long temps s’écoule jusqu’au moment où Josué prendra la tête du peuple. Avec patience et condescendance, l’Éternel éduque Gédéon jusqu’au jour de la victoire sur les Madianites.
Cette préparation au service comporte divers aspects, dont le premier est la purification : l’aspersion de l’eau, le rasoir, et le lavage des vêtements.
L’eau de purification du péché rappelle la génisse rousse de Nombres 19, dont les cendres mêlées à l’eau, étaient aspergées sur celui qui avait manqué, afin d’opérer sa restauration. Le souvenir de la mort de Christ, entièrement consumé dans le feu du jugement alors qu’il était fait pécher pour nous, appliqué à la conscience, rétablit la communion après que le péché a été confessé. Moise devait faire aspersion sur les Lévites ; ils ne faisaient pas aspersion sur eux-mêmes de l’eau de purification. Nous n’avons pas à nous «faire mourir» nous-mêmes, mais à accepter par la foi, comme une chose accomplie, notre mort avec Christ.
Par contre, les Lévites eux-mêmes devaient faire passer le rasoir sur toute leur chair. Cela correspond au «mortifiez» et au «rejetez» de Colossiens 3. Jugement de soi-même toujours à renouveler. Ou comme le dit encore l’apôtre dans 2 Corinthiens 4:10 : «Portant toujours partout dans le corps la mort de Jésus, afin que la vie aussi de Jésus soit manifestée dans notre corps». Bien des choses sont à réviser et à retoucher dans nos pensées et notre comportement, si nous désirons vraiment servir le Seigneur.
Enfin, les Lévites devaient laver leurs vêtements. Le témoignage extérieur, la manière de vivre, ce et ceux que l’on fréquente — tout doit être soumis à l’action de la Parole, afin de laisser de côté ce qu’elle n’approuve pas. Remarquons que cette mise au point du témoignage extérieur vient en dernier lieu, après l’opération intérieure de l’eau de purification et du rasoir.
Venaient ensuite les sacrifices. Les Lévites, lors de leur consécration, étaient conscients de cinq sacrifices. L’agneau de Pâque offert pour que les premiers-nés dont ils avaient pris la place, fussent rachetés (v. 16-17). La génisse rousse dont l’eau de purification avait été aspergée sur eux. Le sacrifice pour le péché représenté par le taureau, sur la tête duquel ils posaient la main. L’holocauste, pour lequel était de même offert un taureau : une pleine contemplation par la foi de la mort de Christ s’offrant à Dieu pour le glorifier ; là aussi les Lévites posaient la main sur la tête de l’offrande. Enfin, l’offrande de gâteau liée à l’holocauste, rappelant la vie parfaite de Christ, glorifiant Dieu jusqu’au bout.
Sur la tête des Lévites les fils d’Israël posaient leurs mains, s’identifiant ainsi avec eux. Combien est heureuse cette main d’association envers les serviteurs du Seigneur, qui ainsi peuvent jouir de la communion de leurs frères, et éviter toute indépendance. À Antioche, les «prophètes et les docteurs» sont dans le jeûne et dans la prière, jusqu’à ce qu’ils «laissent aller» ceux que le Seigneur avait appelés par son Esprit (Actes 13:1 à 3). L’assemblée ne cesse ensuite de les recommander à la grâce du Seigneur (Actes 14:26). Dans l’économie de la grâce et du Saint Esprit, c’est le Seigneur lui-même qui appelle, forme et envoie ses serviteurs. Il y aura chez l’ouvrier le désir de la communion de ses frères, comme il faudra du discernement pour soutenir moralement et spirituellement un serviteur. En procédant pas à pas, avec humilité et dépendance, la confiance s’établira progressivement, sans doute souvent non sans beaucoup d’exercices nécessaires et salutaires, si le Seigneur le veut.
«Après cela», les Lévites étaient offerts en offrande tournoyée à l’Éternel. L’offrande tournoyée — de même dans les sacrifices — était présentée à Dieu de tous les côtés, sous toutes ses faces ; elle était donnée à Dieu sans réserve pour soi-même, sans partie non éclairée ; tout était consacré, «entièrement donné» au Seigneur (v. 16). De fait, pour nous, il ne s’agit pas d’un don, d’une offrande que nous présentons à Dieu ; mais nous laissons le Seigneur prendre possession de ce qui lui appartient de droit : nos cœurs, nos vies, nos membres (Rom. 6:13, 19 ; 12:1).
«Après cela», nous est-il répété encore une fois au verset 22, les Lévites venaient pour faire leur service. Ils avaient été mis à part et purifiés ; les sacrifices sur lesquels ils avaient posé la main avaient été présentés à Dieu en offrande tournoyée ; alors seulement, ils pouvaient servir. S’engager dans l’œuvre du Seigneur, si peu apparent soit le service, est une chose sérieuse. S’occuper d’un groupe d’enfants à l’école du dimanche, ou prononcer une prière dans l’assemblée, demande d’avoir affaire personnellement avec Lui tout autant que pour répondre à son appel pour présenter la Parole dans le rassemblement ou s’engager dans la diffusion de l’évangile au dehors ; ou encore pour partir au loin, là où le Maître enverrait. Ésaïe dit du parfait Serviteur : «Il ne se lassera pas et il ne se hâtera pas» (És. 42:4). Celui qui se hâte de s’engager dans un service, se lassera bientôt, car les sujets de découragement et de larmes ne manquent pas. Mais le jeune croyant qui se sera laissé former, purifier, établir par le Seigneur, qui aura été exercé pour accomplir ce qui était placé devant lui, avec humilité et dépendance, en recherchant la communion de ses frères, pourra, par la grâce de Dieu et la force d’en-haut, persévérer dans l’activité confiée. Mais jamais, si éminent que soit le serviteur, il ne sera capable par lui-même de quoi que ce soit : «Non que nous soyons capables par nous-mêmes... mais notre capacité vient de Dieu», dit l’apôtre Paul (2 Cor. 3:5). «Si quelqu’un sert, qu’il serve comme par la force que Dieu fournit», ajoute Pierre (4:11).
6. Le service dans le temple 1 Chroniques 23:3-6 ; 24 à 32
Nous retrouvons ici les Lévites dans une nouvelle période de leur histoire, avec un service différent de celui du désert. Ils n’avaient plus à porter le tabernacle, car l’Éternel avait donné du repos à son peuple et l’arche avait enfin abouti à Jérusalem (v. 25 à 26). David avait été l’instrument qui avait tout accompli pour que le peuple puisse ainsi jouir du repos. À lui incombe de donner les instructions pour le jour où Salomon bâtira le temple. Dans notre chapitre, le temple n’est pas encore construit ; Salomon est déjà établi roi, mais il ne règne pas encore seul. N’y a-t-il pas une correspondance avec l’époque actuelle ? En considérant le service des Lévites dans le temple, nous trouverons plus d’une analogie avec celui des croyants dans l’assemblée de Dieu.
C’est le temps du repos. Le ministère au désert venait en aide au peuple de Dieu en marche vers le but. Israël est maintenant réuni, paisible autour d’un centre ; les Lévites ont des fonctions correspondantes à remplir.
Le temps du repos est marqué par la vigilance ! (v. 28). Veiller au service de la maison de Dieu, veiller aux portes, veiller aux trésors. Trente-huit mille Lévites assuraient cette tâche contre huit mille cinq cent quatre-vingts au désert. Selon l’ordonnance de David, ils entraient en activité déjà à l’âge de vingt ans (v. 27), mais leur plein service s’accomplissait comme au désert depuis trente ans (v. 3). Pourtant ici pas de limite à cinquante ans, sans doute vu la nature des fonctions. Tout est soigneusement réglé, chacun sait quelle place il doit occuper. Vingt-quatre mille dirigent l’œuvre de la maison de l’Éternel, six mille sont intendants et juges, quatre mille portiers, et quatre mille louent.
6.1 L’œuvre de la maison de Dieu
Le plus grand nombre des Lévites y étaient affectés. En parlant de service, spécialement en rapport avec les jeunes, on pense tout naturellement à une tâche «extérieure» : évangélisation, travail parmi les enfants, visites aux malades, etc. ; mais n’oublions pas que le service le plus important selon la pensée de Dieu, est celui dans l’assemblée. Entrer progressivement dans ce service, sous la dépendance du Seigneur et avec humilité, sera pour le bien des frères et la gloire du Seigneur.
Les versets 28 à 32 décrivent l’activité des Lévites dans la maison de l’Éternel. Ils devaient d’abord veiller sur les parvis et les chambres. Le parvis sépare le sanctuaire du brouhaha de la vie journalière ; veillons à ne pas laisser les occupations quotidiennes envahir ce qui doit être réservé à Dieu. Les chambres devaient être remplies de ce qui parlait de Christ. Mais en Néhémie 13, nous voyons Eliashib, le sacrificateur, établi sur lesdites chambres, en aménager une, et une grande, pour un ennemi de l’Éternel. Précédemment, elle avait été destinée à recevoir les offrandes de gâteau et l’encens... Les Lévites n’avaient pas veillé !
Tenir le mal à l’écart, de sorte que rien ne vienne souiller «les choses saintes», est un service indispensable, mais en une mesure, négatif ; il y a un travail positif : présenter Christ, auquel font penser les pains à placer en rangée, la fleur de farine, les galettes, ce qui se cuit sur la plaque et est mêlé avec de l’huile (v. 29, voir Lévitique 2). Les jeunes prophètes à l’école d’Elisée avaient mis dans le potage des coloquintes sauvages, de sorte qu’on ne pouvait le manger ; que fait l’homme de Dieu ? Il prend de la farine, Christ dans sa parfaite humanité, et la jette dans la marmite. Plus rien de mauvais ne s’y trouvait ! (2 Rois 4:38 à 41). Ce n’est pas seulement en défendant, en interdisant, en reprenant toujours, que l’on garde les jeunes et sera utile dans l’assemblée de Dieu. Chaque chose à sa place, mais avant tout imiter «l’esclave fidèle et prudent que son maître a établi sur les domestiques de sa maison pour leur donner leur nourriture au temps convenable» (Matt. 24:45).
Les Lévites veillaient aussi aux mesures de capacité et de longueur (v. 29) : aucun tort ne devait être fait, pas de faveur accordée aux uns aux dépens des autres ; l’équilibre devait être maintenu (Deut. 25:13-15).
Ils devaient enfin «être de service pour tous les holocaustes qu’on offrait à l’Éternel». Le sacrificateur offrait l’holocauste, mais les Lévites l’assistaient. Comme application pour nous, nous souvenant que nous sommes aussi sacrificateurs, nous pourrions voir en ceci les prières adressées à Dieu, tout spécialement dans le culte. Un jeune frère qui a l’habitude de prier seul fera bien de rechercher aussi les occasions de le faire avec deux ou trois amis. Il apprendra ainsi à s’exprimer devant d’autres ; puis, conduit par le Seigneur, il aura à cœur de participer effectivement à la réunion de prière, et sera conduit, dans Sa dépendance, à prononcer aussi des prières d’adoration dans le culte. Mais celui qui n’aura pas commencé «à vingt ans» à saisir les occasions que le Seigneur plaçait devant lui, n’atteindra jamais les «trente ans» d’un plein service. Ce que le Seigneur attendait n’aura pas été rendu, et l’assemblée en subira une perte.
Dans tout leur service, les Lévites devaient être conscients d’agir devant l’Éternel et pour lui, et dans la soumission aux sacrificateurs. Humilité nécessaire tout spécialement pour le service dans l’assemblée, d’où sera exclu tout esprit de domination ou désir de se faire valoir.
6.2 Chantres
Chaque matin et de même chaque soir, les Lévites devaient se tenir là afin de célébrer et de louer l’Éternel (v. 30). Tant que l’arche voyageait à travers le désert, le peuple ne chantait pas ; mais «depuis que l’arche fut en repos» (1 Chron. 6:31), David institue le chant et remet à Asaph le «premier» psaume pour célébrer l’Éternel (1 Chron. 16:7). Chanter est le privilège et la joie des rachetés ; chanter souvent, louer incessamment (Ps. 84:4) ; chanter dans l’assemblée, mais chanter aussi dans la famille ; chanter quand on est joyeux, mais chanter aussi quand le fardeau semble lourd et que la maladie vous arrête ; chanter aux malades pour les encourager, chanter comme témoignage lorsque l’évangile est annoncé. Et surtout chanter de son cœur au Seigneur (Éph. 5:19), comme aussi nous enseignant et nous exhortant l’un l’autre, par des psaumes, des hymnes, des cantiques spirituels (Col. 3:16).
La musique est liée aux paroles, sinon il n’y aurait pas chant. Dans l’Apocalypse 5, les anges disent, mais ne chantent pas ; seuls les rachetés ont cette joie ; d’où l’importance de la musique, merveilleux moyen d’expression, et du soin à apporter au chant des cantiques (1 Chron. 25:7, «Instruits dans l’art de chanter à l’Éternel» !). Surtout pensons dans notre cœur aux paroles chantées. Quelle formation spirituelle donnent les cantiques ! Que de fois, en réfléchissant à telle ou telle strophe, un rayon de la gloire du Seigneur Jésus nous est apparu, une pensée mal saisie s’est éclairée, notre foi a été fortifiée.
Toute l’action des chantres au chapitre 25 était «sous la direction d’Asaph» et «sous la direction du roi» (v. 2, 6). Une grande dépendance est nécessaire pour proposer un cantique dans les réunions de l’assemblée et dans le culte : dépendance pour indiquer le cantique qui nous a été mis à cœur et qui «cadre» avec le courant des pensées du moment ; dépendance aussi pour ne pas indiquer de cantique, si l’Esprit n’y conduit pas positivement ! Chanter avec l’esprit, mais chanter aussi avec l’intelligence (1 Cor. 14:15).
Les chantres étaient divisés en vingt-quatre classes (25:9 à 31), correspondant à celles des sacrificateurs : la louange est liée au sacrifice ! Aux jours d’Ézéchias, comme nous le verrons, «au moment où commença l’holocauste, le cantique de l’Éternel commença... et le cantique se chanta... tout le temps jusqu’à ce que l’holocauste fut achevé» (2 Chron. 29:27 à 28).
6.3 Portiers — 1 Chroniques 26:1-19
Les portiers, nous est-il dits à plusieurs reprises, étaient des hommes forts et vaillants. Cette charge n’est exercée que par quatre mille Lévites sur trente-huit mille ; elle n’en est pas moins des plus importantes : veiller à l’entrée des portes de la maison de Dieu demande un discernement qui n’est pas le fait de tous (voir 1 Cor. 12:8 à 10). Discernement quant aux personnes qui désirent s’approcher de la table du Seigneur, mais discernement aussi et vigilance quant à l’enseignement qui est apporté, aux doctrines qui se répandent, aux habitudes qui pourraient s’infiltrer. Les portes doivent être ouvertes pour tous ceux que le Seigneur désire voir entrer, mais fermées à toute impureté.
Parmi les portiers, la famille d’Obed-Edom occupe une place de choix. C’est dans sa maison que l’arche avait été placée quelques mois ; une grande bénédiction en était résulté. Cette famille avait donné la première place au Seigneur.
Il faut accepter que le Seigneur confie ce discernement et cette fonction de portiers à ceux qu’il a qualifiés pour cela et donner un grand poids à leur jugement, lorsque Dieu a mis son sceau sur leur service.
6.4 Intendants — 26:20 à 28
Certains Lévites étaient préposés pour veiller sur les trésors de la maison de Dieu et les trésors des choses saintes. Quels sont pour nous ces trésors ? Nous pouvons y découvrir entre autres deux significations.
Du point de vue spirituel, les trésors qu’ont amassés nos prédécesseurs, ne sont-ils pas tout ce ministère écrit à notre disposition aujourd’hui, dont il est si important que les jeunes parmi nous, comme nous tous, sachions profiter ? Les uns ont été qualifiés pour amasser ce trésor ; d’autres y veillent, et le Seigneur peut encore y ajouter ; mais tous nous en pouvons user, et largement, afin d’être affermis dans la vérité, de devenir des «Mérarites» capables de s’occuper de la structure du tabernacle, ou des «Guershonites», ou même des «Kehathites» qui présentent la Personne et l’œuvre de Christ.
Dans un sens matériel, ces trésors font penser à l’administration des fonds de l’assemblée, provenant des collectes ; il importe de les distribuer avec sagesse, tant aux ouvriers du Seigneur qu’à ceux qui sont dans le besoin (voir spécialement 2 Chron. 31:4 à 19).
6.5 Administrateurs et juges — v. 29 à 32
Certains hommes, spécialement d’entre les Hébronites qui avaient entouré David au début de son règne, sont choisis pour l’administration d’Israël, et comme juges. Fonction bien nécessaire dans l’assemblée de Dieu, afin que toute chose se fasse avec l’ordre que le Seigneur désire, et que les différends entre frères puissent être aplanis ou réglés (1 Cor. 6:1 à 7). Là aussi, le nombre des hommes choisis était beaucoup plus limité que pour d’autres fonctions : mille sept cents hommes d’un côté, deux mille sept cents de l’autre.
Les services dans la maison de Dieu sont des plus variés. Le même Seigneur, le même Esprit confie et qualifie. À chacun de discerner à quoi il est appelé, et de remplir la fonction confiée — pas toujours la même en tout temps et à toute époque de la vie — et de réaliser vraiment, dès l’âge de «vingt ans», l’exhortation de l’apôtre : «Suivant que chacun de vous a reçu quelque don de grâce, employez-le les uns pour les autres, comme bons dispensateurs de la grâce variée de Dieu» (1 Pi. 4:10). «Désirez avec ardeur des dons de l’Esprit... pour l’édification de l’assemblée» (1 Cor. 14:12).
7. Histoire ultérieure et décadence
7.1 L’épreuve
Le beau temps de Salomon fut court. Déjà de son vivant, le déclin avait commencé. Sous Roboam, son fils, vint la division du royaume ; les Lévites disséminés dans le territoire des dix tribus, se trouvèrent placés devant un grave problème. Jéroboam introduit l’idolâtrie et établit des sacrificateurs pour les hauts lieux, pour les boucs et pour les veaux qu’il avait faits (2 Chron. 11:15). Il repousse les Lévites de la sacrificature de l’Éternel. Que faire ? Se soumettre ? Aller de temps en temps à Jérusalem ? — «Les Lévites abandonnèrent leurs banlieues et leurs possessions et vinrent en Juda et à Jérusalem». Ils ont préféré abandonner ce qu’ils avaient, les lieux qui leur étaient chers, et venir là où le nom de l’Éternel était encore librement reconnu et adoré ; sans s’arrêter au fait qu’ils n’y retrouvaient pas possessions et banlieues, ou que les dîmes fournies par deux tribus au lieu de douze pour le même nombre de Lévites qu’auparavant, étaient forcément beaucoup plus restreintes.
Dilemme tragique que bien des serviteurs du Seigneur ont rencontré à travers les âges et rencontrent encore. Peut-être sera-t-il nôtre un jour ! Sur un plan parallèle, le simple changement de domicile est un problème actuel, soit pour les jeunes aux études ou en apprentissage, soit pour les plus âgés en quête d’une résidence pour leur famille ou pour des raisons professionnelles. N’est-il pas important de choisir... que disons-nous ? — de laisser le Seigneur nous montrer l’endroit de son choix ? Or, pour le discerner, le fait qu’il s’y trouve ou non une assemblée, n’est-il pas un facteur de la plus haute importance ? Peut-être sera-t-elle petite, et y serons-nous d’autant plus exercés personnellement à y commencer cet apprentissage de lévite que nous avons vu dans les pages précédentes ! Dans des cas certainement plus rares, le Seigneur pourra nous conduire, ou nous serons contraints par les circonstances, à vivre en un lieu où il n’y a pas d’assemblée. S’il y en a de proches dans la région, on en désirera avant tout la communion. Puis se posera la question de rechercher, à l’endroit où nous serons appelés à vivre, les âmes qui auraient intérêt aux choses de Dieu, de leur apporter un message, de les réunir peut-être chez soi pour considérer ensemble la Parole de Dieu ; et le Seigneur pourra conduire plus loin. Cela nous paraît très extraordinaire, à première vue ; pourtant c’est l’expérience bénie faite depuis des dizaines d’années par des frères dans certains pays étrangers, déplacés par le gouvernement dans d’autres villes ou villages ; cherchant le contact avec les âmes qui aiment le Seigneur, ils ont été souvent le moyen de la formation de nouveaux rassemblements. Sans doute une grande dépendance est-elle nécessaire, de l’humilité, de l’énergie, de la persévérance, car l’ennemi ne néglige aucun effort pour gâter et entraver l’œuvre de Dieu.
Quoi qu’il en soit, et dans quelque rassemblement que le Seigneur nous place, puissions-nous y être des aides et non des entraves. Lorsque tel jeune quittera une localité, on sera heureux d’entendre les amis dire : «Quel beau souvenir ce jeune homme nous laisse ; il nous a vraiment aidés». Inversement, dans l’endroit où nous nous trouvons, sachons entourer les jeunes qui viennent à nous pour une période ou pour s’y fixer ; puissent-ils trouver accueil et encouragement, être suivis et aidés dans leurs problèmes ou leur solitude. Dans une grande assemblée, il importera aussi aux jeunes temporairement là, de ne pas se dérober à la fin des réunions, mais d’avoir à cœur de rechercher le contact avec les autres jeunes de l’endroit et les amis que sa famille pourrait connaître. Autrement il est bien possible que dans le nombre, ils passent, hélas, inaperçus ! Mais si le contact a lieu, et que plus tard cet ami s’en aille — telle fut l’expérience de plusieurs d’entre nous — ne sera-t-il pas heureux de dire : «Que de bien j’ai reçu dans cette assemblée, où le Seigneur, par le moyen de divers amis, m’a souvent parlé d’une façon décisive !»
7.2 Enseigner la loi
Sous Josaphat, nous voyons les Lévites exercer une nouvelle fonction. En 2 Chroniques 17:7 à 9, ils s’en vont avec d’autres pour «enseigner en Juda, ayant avec eux le livre de la loi de l’Éternel». Ils font le tour de toutes les villes et instruisent le peuple. C’était déjà un temps de décadence ; y aurait-il eu moyen meilleur pour ramener les cœurs au Seigneur, que de leur présenter sa Parole, la leur expliquer, la leur faire comprendre ? La même bénédiction se répète sous Josias, quand on eut retrouvé le livre de la loi (2 Chron. 34:30 et 35:3), où nous voyons les Lévites «enseigner tout Israël». Service béni que les rares Lévites revenus de la captivité purent accomplir au temps de Néhémie, où «ils faisaient comprendre la loi au peuple... ils lisaient distinctement dans le livre de la loi de Dieu et ils en donnaient le sens lorsqu’on lisait» (Néh. 8:7 à 8).
7.3 Le cantique
Nous trouvons aussi du temps des rois une magnifique occasion où les chantres firent entendre leurs voix. En 2 Chroniques 20, Josaphat est attaqué par une grande multitude ; son royaume est en danger. Il recherche l’Éternel, convoque le peuple pour prier avec lui, et prononce les paroles mémorables : «O notre Dieu, il n’y a point de force en nous devant cette grande multitude qui vient contre nous, et nous ne savons ce que nous devons faire, mais nos yeux sont sur toi» (v. 12). Alors un chantre, fils d’Asaph, est employé pour donner au peuple la promesse de la victoire : «Ce n’est point à vous de combattre en cette affaire ; présentez-vous, et tenez-vous là, et voyez la délivrance de l’Éternel». Le lendemain, quand Josaphat sort avec son armée «il tint conseil avec le peuple et il établit des... chefs pour diriger les troupes ? — non : «des chantres pour l’Éternel et ceux qui louaient dans la sainte magnificence». Devant l’ennemi et le danger si grand qui les menaçait, ces hommes chantent ! «Et au moment où ils commençaient le chant de triomphe et la louange», l’Éternel mit des embûches contre leurs ennemis qui furent battus et s’entre-tuèrent. Josaphat et son peuple n’eurent plus qu’à piller le butin. On comprend que le quatrième jour, ils s’assemblèrent pour bénir l’Éternel et le louer ; rentrés à Jérusalem, ils viennent à Sa maison, avec des luths et des harpes et des trompettes, pour lui rendre grâces.
Sous Ézéchias, nous retrouvons le cantique de louange, cette fois lié au sacrifice. Après la restauration du temple, sa purification, Ézéchias convoque le peuple pour offrir à nouveau les sacrifices. Il place les Lévites dans la maison de l’Éternel avec les instruments de David et dit d’offrir l’holocauste sur l’autel. «Et au moment où commença l’holocauste, le cantique de l’Éternel commença... et le cantique se chanta, et les trompettes sonnèrent, tout le temps jusqu’à ce que l’holocauste fût achevé». Passage remarquable qui nous montre que sans l’holocauste, il n’y aurait pas de cantique ! Sans la mort de Christ sur la croix, où il a parfaitement glorifié Dieu, la louange de ses rachetés ne serait jamais montée dans le sanctuaire.
Sous Néhémie, à la dédicace de la muraille de Jérusalem, les Lévites font entendre leurs voix, «pour faire la dédicace avec joie, avec des louanges et des chants» (Néh. 12:27).
Les fils des chantres s’assemblent. On pense aux jours d’autrefois «aux jours de David et d’Asaph où il y avait des chefs pour diriger les chantres, les chants de louanges et les cantiques d’actions de grâces à Dieu». Ce temps passé peut revivre ; «aux jours de Zorobabel et aux jours de Néhémie, tout Israël donnait les portions des chantres, chaque jour ce qu’il fallait». Ils reprennent leur service d’adoration et de louange malgré l’époque de ruine où ils vivaient.
7.4 Les réveils
Nous trouvons dans l’histoire des rois de Juda plusieurs réveils successifs, c’est-à-dire autant de retours à la Parole de Dieu et à sa maison. Les portiers y jouent souvent un rôle dans lequel il serait trop long d’entrer. Mentionnons simplement leur place importante au couronnement de Joas (2 Chron. 23:4, 7, 8). Sous Joas (2 Chron. 24) et Josias (2 Chron. 34) les Lévites rassemblent l’argent nécessaire à la restauration du temple. Sous Ézéchias, ils s’occupent de sa purification (2 Chron. 29) et viennent même en aide aux sacrificateurs trop peu nombreux (v. 34).
Ils participent activement à la Pâque célébrée sous ce roi (2 Chron. 30:15, 21 à 22) et prononcent avec les sacrificateurs la prière de bénédiction (v. 27). De même en 2 Chroniques 35, ils ont toute leur place dans la Pâque célébrée par Josias (v. 3 à 6, 15). Sous Ézéchias encore, ils reprennent leur rôle d’intendants, dans l’administration des dîmes (2 Chron. 31:12 à 14) et leur distribution méthodique à tous les bénéficiaires (v. 14 et suiv.), inclus leurs petits enfants, leurs femmes, leurs fils et leurs filles.
7.5 Le retour de la captivité
Les Lévites, encore nombreux sous les derniers rois, même plus nombreux que les sacrificateurs, se sont faits très rares au retour sous Zorobabel, puis sous Esdras. En Esdras 2:40, il n’y a que 74 Lévites contre quelques milliers de sacrificateurs et seulement 128 chantres et 39 portiers. Au deuxième retour, Esdras rassemble le peuple «vers le fleuve qui s’en va vers Ahava» (Esd. 8:15) ; il ne trouve parmi eux «aucun des fils de Lévi». Il faut user de persuasion et de démarches pour enfin rassembler moins de quarante hommes (v. 18, 19). Parmi eux se trouvait «un homme intelligent» dont le nom n’est même pas rappelé (est-ce le voile de l’humilité ?) ; sans doute fut-il utile à ses frères puisqu’il leur fut amené «selon que la bonne main de notre Dieu était sur nous». Dans un temps de ruine, combien le ministère d’un seul homme intelligent dans les choses de Dieu, agissant sous Son regard et dans Sa crainte, peut être en bénédiction à plusieurs !
Sous Néhémie, les Lévites sont à peine mentionnés dans la réparation de la muraille (Néh. 3:17), alors que d’autres furent beaucoup plus zélés pour ce travail fondamental.
Malgré leur petit nombre, les Lévites fidèles revenus de la captivité purent reprendre leurs fonctions. Ils surveillaient l’œuvre de la maison de Dieu (Esd. 3:8 à 9) et furent rétablis dans leur service (6:18). Ils étaient «tous purs» pour célébrer la Pâque (v. 20). Un certain nombre, dont la liste nous est donnée, eurent à cœur d’habiter à Jérusalem, comme autrefois leurs pères campaient autour du tabernacle (Néh. 11:15 à 19). De nouveau, comme nous l’avons vu, ils purent expliquer la loi et les chantres firent entendre leurs voix.
Les portiers reçurent une mission particulière pour empêcher les marchands de pénétrer à Jérusalem le jour du sabbat (Néh. 13:15 à 22). Néhémie leur confia la charge de fermer les portes de la ville lorsqu’elles commençaient à être dans l’ombre avant le sabbat et de ne les rouvrir qu’une fois le sabbat terminé (v. 29). N’y a-t-il pas là un enseignement tout pratique pour nous ? Plusieurs ont sans doute souffert de la distraction, tout particulièrement au culte, ou dans une réunion le dimanche. On repense à son travail, à ses problèmes de la semaine, dont on s’est peut-être entretenu avec un collègue quelques moments auparavant. Si nous prenons la ferme détermination avec l’aide du Seigneur, depuis le samedi soir au lundi matin, de ne pas parler à quiconque de nos affaires ou de notre travail, ni même d’y réfléchir dans le particulier, il est certain que ce sera une grande aide pour être moins distrait dans les réunions. Surtout pensons à la Personne dont la présence est là, à qui s’adressent nos prières et nos chants.
7.6 La décadence
Mais tout ne fut pas réjouissant de la part des Lévites après le retour de la captivité. Plusieurs manquèrent quant à la séparation du mal ; en Esdras 9:1, les Lévites étaient parmi ceux qui ne s’étaient pas séparés des peuples des pays et avaient épousé des femmes étrangères ou en avaient donné à leurs fils. Lorsque après beaucoup d’exercices, Esdras amène le peuple à renvoyer ces païennes, il y eut même un Lévite pour appuyer ceux qui s’opposaient à cela ! (Esd. 10:15). Les noms des Lévites ainsi compromis nous sont conservés (v. 23, 24).
Plusieurs listes de noms se retrouvent dans ces livres d’Esdras et de Néhémie : liste des Juifs qui eurent à cœur de remonter au pays de leurs pères ; liste des hommes qui vinrent habiter Jérusalem, malgré le renoncement que cela impliquait ; mais aussi liste de ceux qui déshonorèrent leur Seigneur par des alliances idolâtres.
En Néhémie 13:10 à 13, nous voyons que les Lévites, délaissant leurs fonctions, avaient «fui chacun à son champ». La responsabilité en incombait — aux Lévites sans doute — mais surtout à l’assemblée d’Israël et à ses chefs qui n’avaient pas veillé à ce que les dîmes fussent apportées régulièrement pour subvenir aux besoins des serviteurs de Dieu. Nous nous étonnons parfois qu’il y ait si peu de Lévites de nos jours. Sans doute, souvent le dévouement au Seigneur et à Ses intérêts fait-il défaut. N’y a-t-il pas aussi une responsabilité sérieuse des enfants de Dieu qui négligent de donner aux serviteurs du Seigneur ce que lui-même a prescrit pour leur subsistance ? Le Seigneur Jésus en personne a dit : «L’ouvrier est digne de son salaire». Comme nous l’avons vu, l’apôtre écrit aux Galates : «Que celui qui est enseigné dans la Parole fasse participer à tous les biens temporels celui qui enseigne». En Malachie 3, lorsque l’Éternel reproche à ces mêmes Juifs de le «frustrer», ils répondent, insolents : «En quoi te frustrons-nous ?» Et la réponse de Dieu de retentir : «Dans les dîmes et les offrandes élevées. Vous êtes chargés de malédiction». Mais il y a un chemin de bénédiction : «Apportez toutes les dîmes à la maison du trésor, afin qu’il y ait de la nourriture dans ma maison, dit l’Éternel» (v. 10).
En Malachie, les Lévites sont de moins en moins mentionnés. Le souvenir d’autrefois, apparemment celui de Phinées, est rappelé (2:4 à 8), seulement pour constater que les Lévites se sont écartés du chemin et ont fait broncher beaucoup de gens à l’égard de la loi. Pourtant le Seigneur veut se maintenir, comme en tout temps, un petit résidu : «Il s’assiéra comme celui qui affine et purifie l’argent et il purifiera les fils de Lévi... Ils apporteront à l’Éternel une offrande en justice» (3:3).
Dans le Nouveau Testament, lorsque le Seigneur est venu sur la terre, c’est à peine si les Lévites sont mentionnés. L’un d’eux descendait de Jérusalem à Jéricho et a passé, sans vouloir le regarder, loin du blessé qui gisait dans son sang. Des Lévites viennent à Jean le Baptiseur lui demander s’il est le Christ (Jean 1:19). Le seul point lumineux est que Barnabas, un Lévite (Actes 4:36), se tournant vers le Seigneur, devint une bénédiction pour plusieurs.
8. Conclusion
L’arche et le tabernacle ont disparu. Le temple de Salomon et celui de Zorobabel ont été détruits. Le service des Lévites s’est éteint. Tout cela n’était que «l’ombre des biens à venir, non l’image même des choses». Nous avons maintenant la réalité, une réalité spirituelle. Christ, Dieu manifesté en chair, est venu sur la terre. Ressuscité et élevé dans la gloire, il a envoyé le Saint Esprit, qui a baptisé tous les croyants pour être un seul corps et a formé l’Église contre laquelle, malgré tous les efforts de l’ennemi, les portes du hadès ne prévaudront pas. De la gloire, il a confié aux siens des dons pour que s’accomplisse au milieu de son peuple ici-bas le service dont celui des Lévites n’était qu’un type. Encore une fois, «à chacun de nous la grâce a été donnée selon la mesure du don du Christ». L’exercice pour chacun est de savoir comment il y répond et si, mieux que les Lévites d’autrefois, il réjouira le cœur de son Seigneur et sera une bénédiction ou une entrave pour ceux que Son cœur aime sur la terre.
Seigneur, toi qui pour nous t’offris en sacrifice,
Remplis-nous de ferveur pour mettre à ton service
Nos jours, Nos biens, Nos corps, Nos cœurs,
jusqu’au jour où il pourra être dit : «Bien, bon et fidèle esclave ; tu as été fidèle en peu de chose : entre dans la joie de ton Maître».
LE SERVICE DES LEVITES ET DES SACRIFICATEURS
Nombres 3:1-13, 31, 32 ; 4:16, 46-49
Table des matières:
1. Aperçu des cinq livres de Moïse
1.2 Le livre du désert et les écrits de Pierre
2. Trois catégories : soldats, serviteurs et sacrificateurs
2.3.3 La sacrificature et le culte
2.3.4 Les droits de Dieu sur la famille des Lévites et sacrificateurs
2.3.5 L’appel des sacrificateurs et des Lévites
3. Quelques caractères du service des Lévites
3.1 Servir le Seigneur et servir l’assemblée
3.2 Importance et moyens des services
3.3 Souffrances et peines du service
4. Quelques noms en rapport avec le service
4.2 « Chacun » : Diversité de services, services cachés
5. Proportions de Lévites dans le peuple
1. Aperçu des cinq livres de Moïse
1.1 Genèse à Lévitique
On a établi un parallèle entre les cinq livres de Moïse si importants, si précieux, et le Nouveau Testament, en disant que :
Dans la Genèse nous avons évidemment le commencement. Les grands principes que Dieu va développer par la suite, sont déjà déposés dans la Genèse, comme un véritable trésor. C’est le commencement, il correspond aux évangiles.
Dans le livre de l’Exode, nous avons le peuple d’Israël sortant d’Égypte, et de la fournaise de fer, et qui est établi comme peuple de Dieu, en séparation d’avec les nations. Le livre des Actes nous montre comment l’Église a été formée sur la terre.
Nous avons ensuite le Lévitique ; c’est le livre du culte, le livre qui régit toutes les modalités données par l’Éternel en vue du culte qui Lui sera rendu. Car Il a mis ce peuple à part pour être un peuple d’adorateurs. Ce livre du Lévitique, si important d’ailleurs, correspond aux épîtres de l’apôtre Paul, en particulier, lesquelles nous parlent de l’assemblée, de sa position, de son appel, de son avenir, de son espérance, mais aussi des diverses fonctions que nous avons à remplir dans l’assemblée fonctionnant comme le Corps de Christ. Le Lévitique correspond aux épîtres de l’apôtre.
1.2 Le livre du désert et les écrits de Pierre
Le livre des Nombres est le livre du désert. Nous commençons l’histoire avec ce livre au bord de la mer rouge, quand le peuple est sorti de la fournaise de fer ; et le dernier chapitre de ce livre nous amène au bord du Jourdain. C’est le livre du désert.
Quels sont dans le Nouveau Testament les écrits qui nous parlent du croyant envisagé comme étant au désert ? En premier chef il s’agit évidemment des écrits de l’apôtre Pierre qui s’adressent à des pèlerins, à des croyants qui sont en chemin au désert, et qui rencontrent beaucoup d’épreuves, — l’épreuve, la souffrance reviennent sans cesse sous la plume de l’apôtre dans sa première épître. Mais il ne manque pas de placer devant nous, toujours en rapport avec la pratique, la gloire vers laquelle nous marchons, et dans laquelle nous allons entrer d’un moment à l’autre. Nous ne pouvons pas échapper au chemin de souffrances, aux souffrances que nous rencontrons dans notre chemin, — c’est la discipline du Père, — et nous nous réjouissons aussi, et même d’une joie ineffable et glorieuse (1 Pier. 1), d’une joie incomparable qu’aucun élément du monde ne peut produire dans le cœur d’un homme, — nous réjouissant de la joie même de Dieu, nous réjouissant d’être devenus des enfants de Dieu, d’être des héritiers de Dieu, d’avoir notre place dans la maison de Dieu. Nous nous réjouissons d’une joie ineffable et glorieuse, dans la possession de ce grand salut, qui a été acquis au prix de la mort sanglante du Sauveur, mais qui n’est pas terminé. Nous avons maintenant le salut pour notre âme, mais nous attendons le salut de notre corps ; car Jésus, le Sauveur est aussi le Sauveur du corps (Éph. 5), et il va transformer ce pauvre corps d’abaissement en la conformité de son corps de gloire (Phil. 3). Nous nous réjouissons d’une joie ineffable et glorieuse dans la possession d’un grand salut qui va se trouver couronné tout à l’heure, lorsque nous allons partir au ciel.
Mais l’apôtre ajoute (1 Pier. 1), et nous ne pouvons pas séparer les deux choses, « tout en étant » (ce sont deux choses accomplies parallèlement, en même temps), « tout en étant affligés maintenant », dit-il. Nous nous réjouissons tout en étant affligés, autrement dit : nous nous réjouissons sauf que le croyant verse des larmes. Nous ne pouvons pas méconnaître que c’est une disposition du chemin du désert à laquelle nous sommes tous soumis. Tout en versant des larmes, nous nous réjouissons, mais d’une joie d’autant plus riche, que cette joie est grave : ce n’est pas la joie des ténèbres du monde, la joie du monde qui produit la mort, qui produit le dégoût des choses qui ont réjoui un instant ; mais c’est la joie même de Dieu, d’autant plus riche qu’elle est grave. Tout en étant affligés maintenant, mais il ajoute « pour un peu de temps », car notre vie n’est qu’une vapeur qui passe ; ce n’est qu’un petit point imperceptible en relation avec l’éternité, mais dans cette brève parenthèse du temps, Dieu opère des merveilles de telle manière que, demain, nous serons remplis d’étonnement, d’un saint étonnement, en voyant comment Dieu a contribué à notre bonheur pour l’éternité, par les circonstances dans lesquelles nous sommes passés sur la terre et qui nous ont fait pleurer. « Nous nous réjouissons d’une joie ineffable et glorieuse, tout en étant affligés maintenant, pour un peu de temps ». Et il ajoute encore : « si cela est nécessaire » de sorte que nous pouvons être rassurés. Sans doute, il est facile de le dire, nous le savons bien, mais c’est la Parole de Dieu qui dit : « si cela est nécessaire ». Nous pouvons être assurés que tout ce qui arrive dans notre sentier a été mesuré, a été compté, a été pesé par Dieu, et que toute chose… aucun malheur n’arrive au juste sans qu’on puisse dire : « toutes choses travaillent ensemble pour le bien de ceux qui aiment Dieu » (Rom. 8:28).
Ce livre des Nombres est le livre du désert, et nous y avons tout le récit de la traversée de ce désert. À l’égard de ce long chemin, au début du livre du Deutéronome, au bord du Jourdain, 39 ans et dix mois après la sortie d’Égypte, Moïse pourra s’exprimer ainsi : Vous avez vu : est-ce qu’il est tombé à terre une seule des bonnes paroles que l’Éternel a dites à votre sujet ? Tout est arrivé, et l’Éternel nous a portés à travers tout ce chemin, à travers tout le livre des Nombres, comme un homme porte son fils, comme un homme vigoureux prend son fils sur son épaule pour l’aider à traverser un mauvais chemin, et il le dépose ensuite en toute sûreté. « Jusqu’à ce que », dit-il, « vous soyez arrivés en ce lieu-ci » (Deut. 1:31), Il vous a porté comme un homme porte son fils. Or l’apôtre Paul connaît mieux encore le cœur de Dieu que Moïse, parce que Moïse se trouve en deçà de la croix ; mais Paul a pu mesurer toute l’étendue des compassions de Dieu dont il parle dans l’épître aux Romains, tout le cœur de Dieu dont l’amour est déployé dans sa divine mesure à la croix.
Jamais œil ne verra chose plus merveilleuse que la croix où fut attaché Le Prince de la vie.
Les hommes qui disent « Oh ! si Dieu existait, il ne permettrait pas que ceci ou cela… », ce ne sont que sottises de cœurs abusés, d’entendements obscurcis. Peut-on, chers amis, trouver silence plus solennel que celui de Dieu à la croix ? « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as tu abandonné » et le ciel est resté sans réponse (Ps. 22). Tu as barré le chemin de ma prière avec des pierres de taille (Lam. 3). Pourquoi Dieu agit-Il ainsi, pourquoi Dieu garde-t-Il ce silence ? Silence solennel, s’il en est, aux dépens de Son bien-aimé, qui souffre des douleurs insondables de l’expiation sur la croix ! Pourquoi ? Pour vous, pour chacun de nous, pour moi, pour sauver des êtres tels que nous.
Paul connaît bien cet amour de Dieu, et il l’a connu pour lui-même, pire ennemi de Christ, mais sauvé par Lui. Il a réalisé combien la grâce de Dieu était grande. Là où le péché abondait dans son cœur, combien la grâce a surabondé ! Comment Paul va-t-il parler du chemin du désert à l’égard d’Israël ? (il nous en parle dans le but de nous encourager, nous aussi aujourd’hui, à la fin de cette traversée). Paul va employer à peu près les mêmes expressions que Moïse, mais ce n’est pas d’un homme qui porte son fils (Deut. 1:31) qu’il va parler ; il va employer une expression plus douce encore : « Il prit soin d’eux pendant 40 ans » (Moïse le dit aussi), mais il ajoute « comme une mère » (Actes 13:18). Paul nous révèle le cœur d’une mère, Moïse nous a parlé de l’épaule d’un père : nous avons les deux. C’est le chemin du désert.
1.3 Deutéronome
Le livre du Deutéronome évidemment, c’est la fin, les derniers appels solennels de Moïse. En même temps, à la fin du Deutéronome, Moïse nous déploie tout l’avenir à l’égard des fils d’Israël : c’est l’Apocalypse.
2. Trois catégories : soldats, serviteurs et sacrificateurs
Au désert, quand le peuple de Dieu y est engagé, il y a trois catégories de personnes. Cela nous concerne tous, et il y a beaucoup d’intérêt à lire ces récits, même s’ils peuvent paraître empreints de sécheresse. On demande : que peut-on trouver dans ces récits, qui concernent seulement Israël pour sa traversée du désert ? Or c’est un livre rempli de richesses, rempli d’images propres à nous parler. Dieu abaisse le niveau pour que nous comprenions ; il adapte le niveau élevé de Ses pensées à notre vue limitée, mais en continuant à nous parler avec une exactitude divine. À travers les types, les images, les récits de l’Ancien Testament, Dieu nous fait découvrir la richesse de Ses pensées qui se trouvent dans le Nouveau Testament ; mais comme un enfant comprend par des images, Dieu nous parle de cette manière. Ensuite nous faisons des progrès dans la Vérité que Dieu nous a révélée ; mais de toute manière l’Ancien Testament est révélé dans le Nouveau, et le Nouveau est déjà caché dans l’Ancien. Ne nous méprenons pas à cet égard.
Alors au désert, il y a trois catégories de personnes. Le peuple se décompose d’abord en soldats, en combattants. Dieu a fait le recensement et tous les hommes valides sont donc des soldats, des hommes de guerre, première chose. La deuxième chose, il y a au désert toute une catégorie de personnes qui sont des serviteurs, ce sont les Lévites, et ensuite il y a une autre catégorie de personnes qui sont des sacrificateurs. Il est clair qu’un fils de Dan par exemple, qui autrefois portait les armes, ne pouvait pas remplir un service de Lévite, et encore moins celui de la sacrificature ; et l’inverse aussi.
2.1 Soldats
Pour nous aujourd’hui, nous pouvons et nous avons à remplir ces trois fonctions en même temps ; l’apôtre nous montre que nous sommes sur la terre aux prises avec des ennemis redoutables, et le pire de tous, et le plus dangereux de tous où se trouve-t-il ? Eh bien, il se trouve au-dedans de nous, c’est notre propre cœur, sur lequel les puissances spirituelles de méchanceté peuvent agir pour réveiller les convoitises, en vue de nous faire tomber dans le péché et de nous écarter du chemin dans lequel Dieu veut nous bénir. Donc, nous avons des ennemis à combattre, c’est le saint combat de la foi auquel personne ne peut se dérober. Nous l’avons dans l’épître aux Éphésiens au ch. 6 . Nous sommes invités à nous fortifier pour porter l’armure complète de Dieu afin de pouvoir résister aux artifices du diable et remporter la victoire. Nous en avons la possibilité : si l’ennemi vient et qu’il découvre chez un croyant, un croyant pieux qui s’attend au Seigneur, qui est gouverné par la Parole de Dieu et est conduit par le Saint Esprit, — Satan ne peut rien contre la vie de Dieu en activité. Quelqu’un disait : il n’a plus qu’une chose à faire, c’est de s’enfuir de ce croyant s’il y a la vie de Christ en activité chez lui, — s’enfuir de ce croyant comme un oiseau de nuit effrayé. En bref, nous sommes tous des combattants, et nous avons tous à combattre, non pas contre le sang et la chair, bien entendu, mais contre les puissances spirituelles de méchanceté qui sont dans les lieux célestes.
2.2 Serviteurs
Nous sommes en même temps des serviteurs. Dès que nous avons reçu la vie de Dieu, nous avons tous un service à remplir, jeunes ou plus âgés. Nul n’a été sauvé pour rester inactif, soyons-en bien pénétrés. Mais dira-t-on, comment un jeune garçon, une jeune fillette, pourraient-ils déjà être serviteurs ? Eh bien, ils peuvent servir dans la sphère qui lui appartient. Sans doute un jeune garçon ne peut pas remplir le service d’un homme âgé. Mais s’il y a l’amour du Seigneur dans son cœur, son attitude au milieu des siens sera un reflet précieux de la vie de Christ, pour l’encouragement de ses parents. Pour un père, n’est-ce pas une joie toute particulière d’avoir un fils obéissant, qui aime le Seigneur, et qui le montre ? Outre la joie pour ce père, n’est-ce pas un puissant moyen de l’aider dans son propre service ? N’est-ce pas un fardeau pour un père de servir, quand ses enfants sont désobéissants ? À tout âge, si nous aimons le Seigneur, nous avons quelque chose à faire, si faible que soit, si anodin que puisse paraître ce service.
Souvenons-nous d’Élisée : c’était un homme remarquable. Or comment avait-il commencé son service ? On parlait de lui, beaucoup plus tard certes, au sujet des grands faits ayant émaillé sa vie, des choses accomplies, plus grandes et plus nombreuses qu’Élie son maître, pourtant déjà si grand : « Le roi Joram parlait à Guéhazi… disant : Raconte-moi, je te prie, toutes les grandes choses qu’Élisée a faites » (2 Rois 8:4). Mais comment Élisée a-t-il commencé ? Il a commencé comme nous sommes appelés, chers jeunes amis, à commencer, par un petit service ; et si nous sommes fidèles dans le petit service que le Seigneur nous confie, le Seigneur va l’élargir (« à celui qui a, et qui est fidèle dans ce qu’il accompli, il sera donné davantage »). Que faisait Élisée ? Il a commencé par « verser l’eau sur les mains d’Élie » (2 Rois 3:11). Ceux qui ont été en Orient ou en Afrique savent bien que c’est un petit service, mais combien utile pour celui sur les mains duquel on verse l’eau. Eh bien, c’est ainsi qu’a commencé Élisée. Il aurait pu dire que ce n’était pas un service correspondant à ses capacités, mais il a été fidèle dans ce service. Puis Dieu lui en a donné d’autres, et de bien grands à accomplir. Soyons fidèles dans l’accomplissement de la petite tâche que le Seigneur nous donne, le Seigneur élargira celle-ci, nous sommes tous ses serviteurs.
2.3 Sacrificateurs
En même temps il y avait des sacrificateurs. Nous sommes tous aussi des sacrificateurs. Nous allons nous expliquer là-dessus. Qu’est-ce que la sacrificature ? La sacrificature était le privilège extrêmement élevé, dans ces jours-là, d’une famille. Cette famille entrait aussi près qu’il était possible de l’Éternel, dans ces jours-là ; elle entrait dans le tabernacle, dans le sanctuaire de Dieu ; et leur chef, une fois l’an, en un jour solennel entre tous, entrait dans la présence de Dieu où Dieu siégeait sur son trône, c’est-à-dire entre les deux chérubins. Les Lévites et les sacrificateurs sont donc liés ensemble, proviennent d’un même père ; ce sont les fils de Lévi.
2.3.1 Lévi
D’abord, qui est Lévi ? Si nous lisons dans la Genèse ce que Jacob dit de ces fils, il est consterné en parlant de Lévi et de Siméon, qui dans un jour de paix (Gen. 34) ont agi abominablement et d’une cruauté telle que, bien longtemps plus tard, Jacob en est encore indigné et profondément affligé. Il rappelle ce fait ainsi (Gen. 49:6) : « ils ont tué des hommes ». Et cet homme Jacob, qui a la vue de Dieu, qui voit jusqu’au bout des collines éternelles, dit exactement : « ils ont tué l’Homme » [voir la note précisant ce point dans la version JND à propos du v. 6 « ils ont tué des hommes »]. Jacob voit déjà dans le cœur de ses fils ce qui se passera beaucoup plus tard lorsque ce pauvre peuple égaré tuera l’Homme, et qu’il dira et criera : « crucifie, crucifie-le ». Jacob peut dire, bien des siècles d’avance : « ils ont tué l’Homme ». Voilà ce que Lévi était par nature.
Mais Lévi a été converti. Un jour plus tard, n’entrons pas dans les détails, Lévi a mis son glaive au service de l’Éternel. Ce n’était plus un homme satisfaisant la chair et la violence, ni conduit par Le menteur et Le meurtrier ; il servait dès lors le Seigneur ; et à l’appel de Moïse, il met son épée au service de Dieu. Lévi alors est converti, pourrions-nous dire aujourd’hui.
2.3.2 Aaron
Il aura trois fils : Guershon, Kehath, Merari. Retenons bien. Celui du milieu, Kehath jouit d’un appel particulier, et lui, va avoir quatre fils. Lévi, au-dessus, le père de tous ; en dessous de lui, Guershon, Kehath, Mérari. Descendons encore un échelon, en dessous de Kehath : Uziel, Jitsehar, Hébron, Amram. Nous retenons ce nom. Descendons encore un échelon, Amram père d’Aaron, Moïse et Marie. Dieu dit : cette famille d’Aaron qui descend de Lévi par Kehath par Amram, Je la constitue en sainte sacrificature. Le livre des Nombres ne s’étend pas sur cette disposition ; il n’y a que le rappel de cette sacrificature que Dieu a établie, sujet merveilleux qu’on lit dans le livre de l’Exode — malgré tout ce qui s’est passé au désert, Aaron ayant même livré le peuple au désordre en fabriquant une honteuse idole et prétendant d’elle « c’est ici ton Dieu, Israël, qui t’a fait sortir d’Égypte ». — Pendant ce temps, pour nous montrer que le conseil de Dieu est indépendant de ce qui se passe dans ce monde, parce qu’Il trouvera le moyen de faire triompher son propos de grâce, malgré l’infidélité et la désobéissance de ceux qu’il veut élever, — pendant que Dieu parle à Moïse d’Aaron (ch. 27, 28 ; tous les chapitres de l’Exode relatifs à la sacrificature), celui-ci est en train de fondre l’idole. N’est-ce pas merveilleux, de voir, chers amis, que Dieu est assis sur Son trône, et n’en est pas ébranlé ? Dieu a la capacité de faire aboutir les pensées les plus chères de Son cœur, malgré toute l’opposition que l’ennemi pourra y apporter. « Les portes du hadès », dit le Seigneur (Matt. 16) « ne prévaudront point contre elles ». Dans Sa sagesse, Sa grandeur et Sa majesté, sans être ébranlé par la conduite d’Aaron au désert, Dieu établit Aaron et ses fils, chefs dans la sacrificature ; et Il dit d’Aaron qu’il sera le grand souverain sacrificateur.
Dans un passage du livre des Chroniques, nous avons une expression qu’il convient de rappeler à l’égard d’Aaron, qui est une image de Christ, et comporte un enseignement si précieux pour nous. Lisons 1 Chroniques 23:12 : « les fils de Kehath : Amram, Jitsehar, Hébron et Uziel, quatre. Les fils d’Amram : Aaron et Moïse ; et Aaron fut séparé pour qu’il fût sanctifié comme très-saint, lui et ses fils, à toujours, pour faire fumer ce qui se brûle devant l’Éternel, pour faire son service, et pour bénir en son nom, à toujours ». Voilà la fonction qu’Aaron va remplir, et sa mise à part (séparé, pour être très saint) d’un côté. Quant à ce qu’il est comme homme, Moïse dira : « tu as livré ce peuple au désordre ». De l’autre coté, il y a le gouvernement de Dieu ; Moïse devra intercéder pour Aaron, car Dieu avait décidé de le faire périr (on lit cela dans le Deutéronome). Mais d’un autre côté, voilà le propos de Dieu : Aaron séparé pour qu’il fût très-saint, lui et ses fils, pour faire fumer ce qui se fait fumer sur l’autel, et pour offrir à Dieu ce qui répondait aux désirs de Son cœur.
Voilà donc une image de ce que nous sommes.
2.3.3 La sacrificature et le culte
Nous avons vu que nous sommes des combattants ; nous allons voir avec Lévi que nous sommes des serviteurs, et nous voyons à travers Aaron et ses fils, que nous sommes sacrificateurs. Nous sommes devenus, dit Pierre, des pierres vivantes tirées de la carrière du monde, une sainte sacrificature (1 Pier. 2). Pourquoi ? Pour offrir des sacrifices spirituels agréables à et par Jésus Christ.
Or quel était le service le plus élevé, le plus précieux en ces jours-là en Israël ? Quel est aujourd’hui le service le plus précieux que nous sommes appelés à rendre au Seigneur, à offrir à Dieu ? Dans ces jours-là, c’est incontestablement Aaron et ses fils qui remplissaient les fonctions les plus élevées : s’approcher de l’autel d’or et offrir à Dieu l’encens des drogues odoriférantes — qui annoncent de façon si claire, si extraordinairement précise toutes les gloires qui allaient être fondues dans Celui qui allait paraître dans ce monde, un petit enfant emmailloté, couché dans la crèche — l’offrande de gâteau pétrie à l’huile, ointe d’huile et sur laquelle il y avait tout l’encens. Et bien les fils d’Aaron viennent chaque matin, en arrangeant les lampes du chandelier, faire fumer l’encens, ― c’était le service le plus élevé —, et offrir l’holocauste, c’est-à-dire annoncer ce que Christ serait dans la perfection de Son obéissance jusqu’à la mort, et en même temps toutes les dignités, toutes les gloires de sa personne.
Quel est le service qui correspond à celui-là aujourd’hui. ? Incontestablement, si faible qu’en soit l’expression, si faible que nous soyons pour l’accomplir, c’est le culte. C’est ce que le Seigneur dira à cette pauvre femme (Jean 4), de laquelle nous nous serions peut-être éloignés ; c’est à elle que le Seigneur enseigne ce qu’est le culte, dans son sens le plus précieux au cœur de Dieu : « le Père en cherche de tels qui l’adorent, et qui l’adorent en esprit et en vérité ». Nous n’avons plus besoin aujourd’hui d’instruments de musique, ni de temple somptueux, ni de tout ce qui frappe les sens, comme dans ces jours-là, parce que nous avons reçu l’Esprit de Dieu ; et c’est l’Esprit qui nous enseigne et nous conduit à rendre ce culte en esprit et en vérité. Mais le Père en cherche de tels qui l’adorent pour la satisfaction de Son propre cœur : « vous raconterez à mon Père toute ma gloire » disait Joseph (Gen. 45). C’est le service le plus précieux. Quelle est votre attitude, chers jeunes amis, à l’égard de ce service ?
En disant que ce service est le plus précieux, nous ne commettons pas d’erreur, mais nous ne voulons pas pour autant négliger les autres services. Seulement la sainte sacrificature de 1 Pierre 2 vient avant, et au-dessus de la sacrificature royale. La sainte sacrificature consiste à offrir des sacrifices spirituels agréables à Dieu par Jésus Christ, et « nous pénétrons » au culte sur ses traces « jusqu’au ciel où Dieu l’a reçu », et « c’est Lui qui entonne la louange dans l’assemblée (Ps. 22), en tant que Souverain sacrificateur de notre confession (Héb. 3:1). Celui qui entonne « a mis dans ma bouche un cantique nouveau, la louange de notre Dieu » (Ps. 40:3), non pas de mon Dieu. Entonner la louange, c’est Hébreux 2 ; nous entrons dans le sanctuaire, dans la présence même de Dieu, pour rendre à Dieu le culte qu’Il attend de nous ; c’est le service le plus élevé, le plus précieux. La sacrificature royale ne vient qu’après ; elle consiste à annoncer au-dehors. Après être entré au-dedans du voile, nous ressortons pour annoncer les vertus de Celui qui nous a amené des ténèbres à sa merveilleuse lumière (1 Pier. 2:9).
Une autre raison qui permet de dire que la sacrificature en rapport avec le culte est le service le plus élevé, c’est que ce service ne prendra jamais fin. Tout autre service prendra fin, — le service consistant à tenir le local en ordre, à préparer la cène, à visiter les pauvres et les malades, tous les services que nous sommes appelés à rendre, prêcher l’évangile. Au ciel, il n’y aura plus personne à convertir, plus rien à expier : tous ces services sont liés à une condition de besoin, et d’attente de ce qui est parfait. Mais le culte ne cessera jamais, ne prendra jamais fin. Au contraire, c’est un prélude, dans la faiblesse certes, mais qui s’élargit et s’épanouit dans la présence du Seigneur lorsque nous allons le voir comme l’Agneau qui a été immolé, au milieu du trône. Alors le Saint Esprit n’aura plus rien à réfréner, plus rien à juger, plus rien à combattre en nous. Dans toute Sa puissance, Il produira la louange : « Tu es digne de prendre le livre et d’en rompre les sceaux ». Quel bonheur nous allons éprouver lorsque nous n’aurons plus que Lui comme objet ! Le voir Lui, le contempler et l’adorer, sans que jamais cette adoration prenne fin ; et elle se renouvellera avec une ferveur toujours accrue. Le service de la sacrificature est donc le plus précieux, le plus élevé de tous.
2.3.4 Les droits de Dieu sur la famille des Lévites et sacrificateurs
Aujourd’hui nous vivons dans des jours de décadence et de ruine, il en est ainsi au moment où le Seigneur va venir. Mais, chers amis, quelle est votre attitude ? ― nous rappelant cette question du prophète Aggée à l’égard de la maison de Dieu : « quelle est votre attitude à l’égard de la maison et à l’égard de ce saint service de la sacrificature » ? Pourquoi en est-il ainsi ? Parce que Dieu a des droits sur nous. Quand Il a sauvé les fils d’Israël d’Égypte, Dieu a dit : le premier-né qui a été sauvé dans chaque maison des Israélites M’appartient, il est à Moi. Il a donc des droits sur nous, fondés sur la rédemption, puis prouvés de façon très claire dans le Nouveau Testament.
Un passage qui vient à l’esprit, c’est celui de Tite qui, parlant de l’attente de la bienheureuse espérance de notre grand Dieu et Sauveur Jésus Christ (2:14), dit « Il s’est donné lui-même pour nous ». Pourquoi s’est-Il donné lui-même pour nous. « Voici, je viens ô Dieu pour accomplir ta volonté » (Ps. 40). « Voici mon serviteur agira sagement » (És. 52:13), car Dieu est certain du chemin dans lequel Son Fils va s’introduire, et de la gloire que Dieu va retirer de la marche de son Fils. Il s’est donné Lui-même, et Il s’est donné pour nous afin qu’il nous rachetât de toute iniquité et qu’Il purifiât pour lui-même un peuple acquis, zélé pour les bonnes œuvres. Pour qui est ce peuple acquis pour Lui-même et zélé pour les bonnes œuvres ? il est tiré du monde pour être à Lui, pour être lumière dans le Seigneur. Nous sommes donc maintenant la propriété du Seigneur. Dieu dit de même à Moïse : sanctifie-Moi, mets-Moi à part tout premier-né dans chaque famille ; le premier-né qui a été sauvé grâce au sang qui a été répandu, il M’appartient, il est à Moi. Le premier-né, c’est celui qui représente la vigueur, ce qu’il y a de meilleur dans une famille. Dieu nous demande ce que nous avons de meilleur. Conviendrait-il, chers amis, que nous laissions au Seigneur ce que nous laissons de reste ? Ce serait indigne de la gloire du Seigneur, et des droits qu’il a sur nous. Mais à un moment donné, Dieu dit : « au lieu des premiers-nés, je prends tous les Lévites » ; tous les fils de Lévi, je les prends à la place des premiers-nés ; ils sont à moi et représentent donc le peuple d’Israël à la place des premiers-nés. Ce sont ceux qui sont censés avoir été sauvés par Dieu et qui représentent tout le peuple, ce que ce peuple a de meilleur. Dieu le prend pour lui-même.
2.3.5 L’appel des sacrificateurs et des Lévites
Moïse a appelé la sacrificature depuis la montagne de Sinaï, remarquez bien cela (Nomb. 3:1) : « Au jour que l’Éternel parla à Moïse sur la montagne de Sinaï ». C’est alors sur la montagne que les fils d’Aaron ont été mis à part, investis, consacrés pour « exercer la sacrificature » (remarquez cette expression au v. 4).
À partir de 3:5, Dieu parle de la tribu de Lévi : « et l’Éternel parla à Moïse disant : fais approcher la tribu de Lévi, et fais-la se tenir devant Aaron, le sacrificateur ». Mais cette tribu de Lévi s’approche au désert, nous trouvons cela dans d’autres passages. C’est donc sur la montagne de Sinaï, bien avant que nous soyons au livre des Nombres, que Dieu a mis à part Aaron et ses fils, montrant ainsi dans ce choix, dans cette détermination, ce que l’assemblée est aujourd’hui pour Lui, ayant son origine dans les lieux célestes, l’assemblée en Dieu le Père (1 Thes. 1:1). C’est donc sur la montagne qu’Aaron et ses fils ont été mis à part, tandis que les Lévites, chacun pour le service qu’ils ont à rendre dans le désert sur la terre, sont désignés au désert de Sinaï, non pas sur la montagne de Sinaï.
2.3.6 Rôle des sacrificateurs
Dans ce v. 5 et suivants, nous trouvons le mot « service » maintes fois répété, ou des expressions comme « afin qu’ils le servent », « ce qui se rapporte au service », « service du tabernacle », « service des fils d’Israël ». Pour Aaron, c’est le terme de sacrificature qui est utilisé. Au v. 10 « tu établiras Aaron et ses fils, afin qu’ils accomplissent les devoirs de leur sacrificature ».
Quand Dieu parle d’Aaron et ses fils, Il parle de la sacrificature : c’est un service particulier, précieux entre tous, qui consiste à entrer dans la présence de Dieu et à offrir des sacrifices, à représenter le peuple devant Dieu à l’autel, et représenter Dieu devant le peuple. C’est par le moyen de la sacrificature que Dieu faisait connaître ses pensées ; c’est à l’autel que nous recevons la signification des secrets de Dieu.
Qui sonnait de la trompette ? Il y avait deux trompettes d’argent battu d’une seule pièce, l’Ancien et le Nouveau Testament pour nous aujourd’hui. Qui sonnait ces trompettes pour qu’Israël sache ce qu’il devait faire, soit se mettre en route, soit s’arrêter, soit s’équiper pour l’armée, soit aller à la guerre ? Qui sonnait de la trompette ? C’était le sacrificateur, qui jouissait de l’intimité avec Dieu à l’autel. Quel exemple pour nous aujourd’hui ! Qu’est-ce qui nous rend intelligents dans la pensée de Dieu ? c’est la communion réalisée à l’autel, dont l’expression dans son sens le plus élevé se trouve dans le culte.
3. Quelques caractères du service des Lévites
3.1 Servir le Seigneur et servir l’assemblée
Si le terme sacrificature est utilisé pour les fils d’Aaron, retenez-bien ce terme souvent répété de « service » pour les fils de Lévi. Qui servent-ils ? En quoi consistent leurs services ? Ils sont variés, mais tous les services sont disposés, régis par Dieu, et à la disposition d’Aaron et ses fils ; c’est eux qu’ils doivent servir.
Le service des Lévites, dans l’assemblée aujourd’hui, consiste à servir les saints, à servir l’assemblée. L’Éternel dira « afin qu’ils Me servent », mais en servant l’Éternel, ils servaient l’assemblée d’Israël, ils servaient Aaron et ses fils. C’est ce que vous avez à la fin du v. 10 : « et tu établiras Aaron et ses fils, afin qu’ils accomplissent les devoirs de la sacrificature » ; au v. 6 « et fais-la se tenir devant Aaron, le sacrificateur, afin qu’ils le servent ». La tribu de Lévi avait à servir Aaron et ses fils, et Aaron est très précisément un type de Christ. Les services sont donc centrés d’une part sur Aaron, le Seigneur, dont parle Aaron, le type si précieux, — et d’autre part sur ses fils, autrement dit sur l’assemblée. Pour conclure en d’autres termes, servir le Seigneur et servir l’assemblée, c’est un seul et même service. Servir Aaron, servir ses fils, et servir l’assemblée d’Israël, c’était le rôle des Lévites.
3.2 Importance et moyens des services
En résumé, le premier des services, le plus élevé est celui de la sacrificature. C’est par celui-là qu’il faut commencer.
Dans l’assemblée nous avons tous des services à rendre. Il y en avait qui étaient particuliers, ainsi porter des fardeaux. Pour les aider, Dieu avait conduit certaines personnes à leur offrir des chariots et des bœufs, de sorte que leur service était facilité, Dieu nous donne un service à remplir, mais en même temps, Il donne toujours les capacités pour le remplir. Dans ces conditions, qui pourrait tirer vanité, ou gloire, du service qu’il remplit ? C’est ce qui fera dire à Paul en parlant du ministère notamment, « mais qu’as-tu que tu n’aies reçu ? et si tu l’as reçu pourquoi te glorifies-tu ? » (1 Cor. 4:7). Si quelqu’un a reçu un don, en quoi se glorifierait-il ? L’aisance avec laquelle il accomplit le don que le Seigneur lui a donné, est bien la preuve qu’il l’a reçu ; mais il l’a reçu comme un don, alors pourquoi se glorifierait-il ? Qu’as-tu que tu n’aies reçu, et pourquoi te glorifierais-tu, dit l’apôtre ? Personne n’avait à se glorifier ; et les fils de Lévi, pour quelque service que ce soit, recevaient l’aide nécessaire de la part de Dieu. Dieu n’appelle pas quelqu’un à servir sur le pied de ses capacités ou de ses ressources, il les fournit d’avance. Vous voyez comme c’est beau ! C’est ce que David dira en son temps : « mais ce que Dieu nous donne nous le lui rendons » (1 Chr. 29:14). Quel précieux échange !
3.3 Souffrances et peines du service
Mais il y avait quand même des services qui demandaient de la peine. Les fils de Kehath, portaient sur l’épaule ; ils portaient les saints ustensiles — il faudrait bien plus qu’une soirée pour s’occuper de sujets aussi précieux, qu’on retrouve au ch. 4. Ils portaient sur l’épaule l’arche, la table d’or avec les pains de proposition ; ils portaient le chandelier sur une perche, et l’autel d’or sur l’épaule. Ils étaient employés à l’œuvre du portage. Tout service coûte sans doute, même si le Seigneur donne les capacités pour le remplir, ce dont il ne faut pas douter. Mais tout service coûte : nous en avons la preuve avec la note figurant (version JND) à propos du mot « service » en 4:3, où il est indiqué que ce mot signifie « un service auquel on est assujetti », et il est traduit ailleurs par « labeur, souffrances, guerre ». Voilà l’équivalent du service : labeur, souffrances, guerre. Et si vous lisez dans Ésaïe 40:2, l’équivalent de ce mot « service », c’est aussi « détresse ». Il y a des services qui comportent de la peine et de la souffrance ; mais nous oublions un mot, et ce serait outrageant pour le Seigneur d’oublier ce mot : labeur, souffrances, guerre, détresse.
3.4 Joie dans le service
Il y a encore quelque chose à ajouter à cette liste, que nous ne pouvons oublier à aucun prix. Y a-t-il eu quelqu’un de plus heureux que le Seigneur sur la terre ? Il n’était pas venu pour être servi mais pour servir (Marc 10:45). L’évangile de Marc nous parle du service de Celui qui est venu du ciel pour servir (cf Marc 1:1 : « Commencement de l’évangile de Jésus Christ, fils de Dieu », qui s’abaisse, qui s’anéantit, qui prend la forme d’esclave pour servir).
Dans ce que le serviteur hébreu d’Exode 21 connaissait, il est annoncé le service que le Seigneur allait remplir. On le faisait approcher du poteau, et le serviteur devait dire « j’aime mon maître, ma femme mes enfants, je ne veux pas m’en aller libre après les six années que j’ai servi ; je veux continuer à servir ». On le faisait approcher du poteau de la porte, et on lui perçait l’oreille avec un poinçon. Quand on voyait ce serviteur avec cette marque, on disait : voilà un serviteur qui aime son maître, qui aime sa femme et ses enfants, il est serviteur à toujours.
Il porte, Lui, le vrai serviteur, pour l’éternité, les marques du service éternel qui a commencé sur la terre, et qui se poursuivra au ciel puisque, quand nous serons là, « s’avançant au milieu d’eux, il les servira » (Luc 12:37). Si le service, c’est du labeur, des souffrances, des guerres et des détresses, c’est aussi de la joie, la joie que Christ a connue : « afin que ma joie soit en eux, et que ma joie soit accomplie ». C’est une joie parfaite à laquelle rien ne manque. Sans doute elle comporte des souffrances et des difficultés, mais qui pourra apprécier ce qu’est la joie que le Seigneur place dans le cœur de celui qui, faiblement sans doute, mais fidèlement, par la grâce qu’Il accorde, remplit un service qui est agréable au Seigneur ?
4. Quelques noms en rapport avec le service
Je voudrais seulement encore attirer l’attention sur quelques noms.
4.1 Le prince des princes
Il y avait Éléazar qui est le prince des princes des Lévites (3:32). Il y a des choses extraordinaires : le Prince des princes ! Éléazar chef de la sacrificature est appelé « le Prince des princes ». Or qui est aussi appelé le Prince des princes, le Roi des rois, le Seigneur des seigneurs ? « Jusqu’au Messie, le prince, il y a 69 semaines… [ce sont les 70 semaines], et le Messie, le prince sera retranché et n’aura rien » (Dan. 9:25-26). Éléazar, à la tête de la sacrificature, était le prince des princes. Et au-dessus de la sainte sacrificature, il y a Celui qui est entré au ciel, salué par Dieu selon le rang le plus élevé celui de Melchisédec (Héb. 5:10). Sa sacrificature est selon le rang de Melchisédec, c’est-à-dire Il est comme roi des rois, Seigneur des seigneurs, le prince des princes.
4.2 « Chacun » : Diversité de services, services cachés
Mais dans le ch. 4:47, nous avons lu que « tous ceux qui entraient pour s’employer à l’œuvre du service et à l’œuvre du portage, à la tente d’assignation » — ce sont donc tous les Lévites — étaient 8580. On les dénombre selon le commandement de l’Éternel, et vous remarquez la fin du verset 49, car ce sont des termes que l’on trouve dans l’épître aux Corinthiens : « chacun selon son service ». Tous furent dénombrés, mais chacun selon son service. Comment Paul parle-t-il dans les Corinthiens ? Pour des frères, et des sœurs, Dieu opère tout et en tous ; tous les services sont opérés par Dieu et en tous (1 Cor. 12), et à chacun est donnée la mesure en vue de l’utilité, la mesure que Dieu donne à chacun pour remplir ce service. Paul le place ainsi devant nous. C’est exactement le pendant de ce que nous avons ici : « il y a diversité de dons de grâce mais le même Esprit ; et il y a diversité de services, et le même Seigneur ; et il y a diversité d’opérations, mais le même Dieu qui opère tout et en tous » (1 Cor. 12). Donc il y a diversité d’opérations dans les services accomplis dans l’assemblée, mais le même Dieu qui opère tout et en tous, « or à chacun est donnée la manifestation de l’Esprit en vue de l’utilité ». Vous voyez, Dieu opère en tout ― quels que soient les services.
En tous, mais il donne à chacun ce qui est nécessaire pour remplir le service en vue de l’édification, en vue du progrès, en vue de la bénédiction de l’assemblée. Donc, personne ne peut dire qu’il est ignoré, qu’il est écarté ; tous sont concernés et chacun a un service à remplir. Une sœur ne remplit pas le service d’un frère bien sûr, mais il y a diversité de services.
Qui pourra dire, qui pourra apprécier, par exemple, le service rendu par une sœur âgée qui a du temps, et qui prie pour l’assemblée, et qui prie pour le service dans l’assemblée. Voilà un service des plus utiles et le Seigneur le récompensera demain de façon éclatante, tandis que des services qui ont paru très importants, le Seigneur dira « tu étais déjà bien satisfait de remplir ce service puisqu’il te donnait quelque notoriété, tu avais déjà bien ta récompense ». Mais le service caché que personne ne voit, que personne ne connaît, le Seigneur demain mettra tout en lumière ; à chacun est donnée une part du service pour le bien de l’Assemblée, même si cela n’est pas visible
5. Proportions de Lévites dans le peuple
5.1 À l’origine
Nous avons ici, remarquons bien, 8580 personnes. Passons à 1 Chr. 23 aux jours de David ; les Lévites qui sont dénombrés présentent dans ce cas les dons que le Seigneur donne à l’assemblée. Car Salomon est établi deux fois rois (1 Chr. 29:22), et lorsque Salomon est établi roi pour la première fois roi au ch. 23, nous avons ce qui correspond aux dons en rapport avec l’assemblée aujourd’hui. 1 Chr. 23:3 : depuis l’âge de 30 ans et au-dessus, nous en avons en tout 38 000.
Alors, quand le peuple sort d’Égypte, il y avait 600 000 hommes de pied, et 8500 Lévites, cela veut dire que nous avons à peu près un Lévite pour 70 fils d’Israël.
5.2 Au temps de Salomon
En 1 Chr. 23, aux jours glorieux de Salomon, le peuple était placé dans les conditions où Dieu l’avait amené depuis l’Égypte ; la maison est bâtie, les choses sont en ordre. Ce roi, qui ne connaît pas d’ennemis, n’a pas eu son égal sur la terre. Il est établi prince sur Israël, et il y a 38000 Lévites — pour combien d’hommes en Israël ? Il n’y a pas longtemps que David a commis sa lourde faute du dénombrement (1 Chr. 21) que David n’aurait jamais dû faire. C’est un péché extraordinaire pour cet homme humble, et voilà que l’orgueil caché au fond de son cœur se manifeste. Il veut connaître le nombre des fils d’Israël pour connaître ses forces, ses armées, — autrement dit pour s’exalter. Dieu va le punir, mais ce n’est pas le sujet maintenant. Combien y avait-il de fils d’Israël ? Il y en avait un million et quelques centaines de milliers. Si on fait le compte, on a alors un Lévite pour 40 fils d’Israël.
C’est un temps de plénitude. 1 pour 70 au départ, 1 pour 40 aux jours de Salomon.
5.3 Au temps d’Esdras
Puis nous avançons un peu dans l’histoire du peuple de Dieu, et arrivons au livre d’Esdras. Puisque Dieu nous donne des nombres, ce n’est pas pour que nous les oublions ; il vaut la peine de s’en souvenir, car il n’y a pas de détails inutiles dans la Parole de Dieu. Dans le livre d’Esdras nous avons un passage relatif au nombre des Lévites. Après la captivité de 70 ans, un résidu, un reste est remonté de Babylone, environ 50 000 personnes à peu de chose près. Combien y a-t-il de Lévites dans ce moment-là ? Vous allez voir combien c’est précieux et encourageant pour vous, chers jeunes amis. En Esdras 2:40, on a 74 Lévites. Esdras n’est pas encore remonté de la captivité, il va remonter vingt ans plus tard. Au deuxième exode, quand ils sont tous réunis auprès du fleuve Ahava, Esdras va dire « où sont les Lévites ? » (lui est sacrificateur). Il cherche, mais il n’y en a plus — plus de Lévites.
Les Lévites, le service, le nombre de ceux-ci sont une manifestation de l’état du peuple. Dans un jour de réveil, nous avons des serviteurs. Le cœur est engagé pour servir, puisque Dieu nous a sauvés pour servir. La fraîcheur des affections chez les Thessaloniciens les portait à être tous des serviteurs, mais ici la captivité a duré 70 ans. On remonte de la captivité, il y a seulement 74 Lévites, et quelques chapitres plus loin, il n’y en a plus qui sont prêts à remonter. Combien cela fait-il de Lévites alors ? Le nombre du peuple remonté étant 50 000 environ, cela fait un Lévite pour 700.
Au départ 1 pour 70, ensuite 1 pour 40 environ, et maintenant seulement 1 pour 700.
Temps de ruine, temps de faiblesse. Mais est-ce la fin de tout ? Dieu n’a-t-Il pas autre chose à nous donner ? Si !
5.4 Au temps de Néhémie
Nous arrivons un peu plus tard dans le livre de Néhémie. Au ch. 9, il y a un certain nombre de Lévites, et Dieu va nous montrer ce qu’Il peut produire dans un jour de ruine, malgré la faiblesse extérieure, malgré le peu d’élan. Or nous n’avons jamais le droit, individuellement, de demeurer inactif, ou passif. Dans 2 Timothée, Paul va nous montrer qu’il y a deux piliers qui demeurent jusqu’à la fin. C’est d’une part la fidélité de Dieu, le solide de fondement de Dieu demeure ; nous pouvons nous appuyer sur les promesses de Dieu incontestablement. D’un autre coté, l’autre pilier, c’est la responsabilité individuelle. Dieu n’abaisse jamais le niveau de notre responsabilité pour qui que ce soit et en aucun temps. Voyez deux choses essentielles : la fidélité de Dieu et notre responsabilité.
Soyons diligents personnellement, malgré la ruine de l’église et la faiblesse du témoignage. Dans le ch. 9 de Néhémie, il y a seulement 8 hommes, 8 Lévites seulement. 74 c’était plus, je veux bien l’admettre ; mais dans le cas particulier qui nous occupe, il y en a seulement 8. Or ces 8 hommes, si peu nombreux, vont nous donner une expression de louange extraordinaire, qu’on ne trouve nulle part ailleurs dans la Parole de Dieu. Que cela vous encourage, chers jeunes amis, et vous montre que dans un temps comme celui-là, Dieu peut produire les choses sur le plan individuel. Dans le cœur de quelqu’un, Il peut produire les choses les plus précieuses, parce que Dieu est le même. Nous ne pouvons pas supposer un seul instant que l’Esprit de Dieu soit diminué en quoi que ce soit. Dieu est le même, il n’y a pas d’ombre de changement, pas de variation, et Il est avec les derniers comme avec les premiers. Dieu est le même, et que disent-ils ces Lévites ? Ch. 9 de Néhémie, au verset 5 : « Et les Lévites, Jéshua, Kadmiel, Bani, Hashabnia, Shérébia, Hodija, Shebania et Pethakhia, dirent : Levez-vous [Voyez l’énergie de ces gens !], bénissez l’Éternel, votre Dieu, d’éternité en éternité et qu’on bénisse le nom de ta gloire, qui est haut élevé au-dessus de toute bénédiction et de toute louange ». C’est une élévation… On n’a pas entendu cela dans le temple de Salomon. « Levez-vous, bénissez l’Éternel ». Et ils remontent jusqu’à Abraham, jusqu’au commencement, jusqu’au conseil de Dieu. Ces hommes expriment une louange qui nous remplit de joie et d’admiration, dans un jour de ruine, lorsque des Lévites doivent fuir, chacun à leur champ parce qu’on ne leur donne plus rien (Néh. 13:10). Il y a huit hommes ici qui peuvent inviter tout le peuple à se lever et à bénir le Dieu d’éternité, notre Dieu, Lui qui relève, et qui va accomplir, peut-être ce soir, les promesses qu’il a faites.
5.5 Plus tard
Quand nous serons devant cet accomplissement, alors se réalisera ce que vous lirez par vous-mêmes en détail, et que nous trouvons en Jérémie 33 (nous nous bornons à le mentionner) : Combien serons-nous de Lévites, alors ? Chers amis, cela c’est le sommet. Quand on lit cela, on met sa main sur son cœur. L’Éternel le dit pour encourager son serviteur Jérémie. En Jérémie 33:22, nous lisons ce que nous allons connaître ensemble, peut-être ce soir : « Comme l’armée des cieux ne peut se nombrer, ni le sable de la mer se mesurer ». Pouvez-vous compter le sable de la mer, pouvez-vous nombrer l’armée des cieux ? « Ainsi je multiplierai la semence de David, mon serviteur, et les Lévites qui me servent ». Autrement dit, lorsque nous serons là-haut il y aura des myriades de myriades, les fils de David et les fils de Lévi, ne serons nous pas auprès de Lui et autour de Lui, rois et sacrificateurs ?